L’arbitrage imposé par Ottawa signifie la fin d’un très long conflit au port de Québec, lock-out depuis près de 27 mois.
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Si Ottawa a ordonné la reprise des opérations au port de Montréal dès le deuxième jour du lock-out, la situation est bien différente au Québec, où les travailleurs ont des sentiments mitigés après environ 800 jours.
Cette décision du gouvernement met donc fin à un affrontement sans fin. Les discussions vont maintenant débuter pour établir un protocole de retour au travail. Aucune date n’a encore été annoncée.
Si certains débardeurs ont l’impression d’avoir été oubliés pendant tout ce temps, d’autres ont aussi des craintes sur ce qui sera décrété par l’arbitre.
La reprise du travail s’annonce très difficile puisque l’animosité entre les parties ne cesse de croître depuis plus de deux ans.
Photo Jean-François Racine / Le Journal de Québec
« Cela ne se fera pas à la légère. Le gouvernement a décidé d’imposer ici le retour au travail à 80 travailleurs. Ils sont dans la rue depuis 27 mois. L’objectif est de faire négocier un contrat de travail entre les deux parties. Ce gouvernement a cédé aux pressions des multinationales. Les décisions arbitraires sont souvent défavorables», a déclaré le président du SCFP-Québec, Patrick Gloutney.
Au Québec, le syndicat prétend que l’employeur a recours à des travailleurs de remplacement pour effectuer le travail. Le gouvernement fédéral a adopté une loi qui interdit l’utilisation de croûtes dans les conflits du travail, mais elle n’entrera en vigueur qu’en juin 2025. « Si cette loi avait été mise en place immédiatement, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Nous aurions pu éviter cela», a ajouté M. Gloutney, qui n’a pas souhaité expliquer la future stratégie.
Sur le piquet de grève, le slogan reste le même. Le syndicat affirme que c’est un jour sombre pour les droits des travailleurs.
Peu après avoir appris la décision du ministre fédéral, Stéphane Arsenault, président du Syndicat des débardeurs, a lui aussi dénoncé une grave atteinte au droit de négocier.
«C’est toujours mal vu quand le gouvernement impose quelque chose», poursuit M. Arsenault. On ne comprend pas, ça fait 26 mois qu’on est dehors. Ils n’ont pas bougé et puis, tout d’un coup, bang !
Les quelque 1 200 dockers du port de Montréal sont en lock-out depuis lundi, après plus d’un an de négociations.
L’arbitrage sera également imposé au port de Vancouver.