campagne contre les violences sexistes et sexuelles

Depuis janvier, 18 féminicides ont été recensés en Suisse. Les femmes sont le plus souvent tuées par leur conjoint ou ex-partenaire. Il s’agit de la forme la plus extrême de violence basée sur le genre parmi bien d’autres comme le sexisme ordinaire, le harcèlement sexuel ou d’autres formes d’agression. Les infractions pénales pour violences conjugales augmentent également à Genève : entre 2022 et 2023, le nombre de cas (1939) augmente de 11% à Genève. Dans 80 % des cas, les victimes sont des femmes.

Pour mieux lutter contre les différentes violences psychologiques, financières, physiques et/ou sexuelles, le Conseil d’Etat et la Ville de Genève, entourés de 38 partenaires associatifs et institutionnels, lancent pour la deuxième année consécutive une campagne de prévention.

Intitulée « Violences sexistes et sexuelles : mettons fin à ça ! », l’action se déroule dans tout le canton entre le 11 et le 30 novembre, à travers des affiches de rue, dans les transports publics et les taxis, sur les réseaux sociaux ou encore dans les établissements du secondaire II. Plusieurs communes, dont Vernier et Pregny-Chambésy, participent également à l’initiative.

Des slogans comme « Vous êtes témoins », « Nous vous croyons » ou « C’est mon droit de dire non » mettent en avant la responsabilité collective en s’adressant à tous les acteurs : victimes, auteurs et témoins de violences.

Nathalie Fontanet, présidente du Conseil d’État, indique que la Journée internationale du 25 novembre pour l’élimination des violences basées sur le genre et sexuelles mettra cette année en lumière le phénomène du « continuum des violences » – soulignant que la majorité des femmes subissent de violence et que celles-ci sont interconnectées.

Durant les trois semaines de la campagne, conférences, expositions et performances offriront diverses manières d’aborder ces questions. Le site de la campagne, www.25novembre-geneve.chlancée en 2023, se veut une boîte à outils pour rassembler des ressources.

Appel aux hommes

Alfonso Gomez, conseiller administratif chargé de l’égalité dans la ville, a rappelé l’adoption, en 2019, du plan d’action « Zéro sexisme dans ma ville », mais aussi la réflexion interne menée. En effet, une étude réalisée entre 2022 et 2024 au sein de l’administration municipale a montré que plus d’un tiers des femmes (35 %) et plus d’un quart des hommes (27 %) ont déclaré travailler dans un environnement de travail sexiste. L’étude a mis en évidence des « actes de violences sexuelles » chez 21 % des femmes et 9 % des hommes interrogés (notamment des regards et des commentaires à caractère sexuel).

Et maintenant ? «Les résultats de l’enquête sont présentés dans tous les services, une manière également de sensibiliser les ressources humaines ainsi que la direction des services», explique Héloïse Roman, chargée de projet égalité à la Ville de Genève. Une formation interne sera mise en place.

Le magistrat fait appel aux hommes. « Même si ce combat historique a été mené par les femmes et les minorités de genre, il est essentiel que l’ensemble de la société se mobilise pour faire avancer les choses. »

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