La victoire de Donald Trump aux élections américaines surprend de nombreux Québécois, dont Jean Charest qui est convaincu que ce résultat prouve qu’on connaît mal nos voisins du Sud.
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«On ne connaît pas bien les Américains», a déclaré l’ancien premier ministre du Québec, en entrevue à l’émission Le bilanVendredi soir.
« Il y a des choses que nous ne comprenons pas chez les Américains », pensa-t-il. Nous sommes probablement le pays le mieux placé pour les décoder et malgré cela, il nous manque des morceaux. Il y a là une leçon d’humilité.
Il s’est dit très surpris par le résultat de l’élection présidentielle.
«Nous avons eu le sentiment vers la fin [de l’élection] que Mmoi Harris a réussi à créer une dynamique et il a continué à dire des choses controversées, a-t-il expliqué. Honnêtement, j’avais une sorte d’espoir que ça allait être différent.
L’expert des relations canado-américaines est surtout surpris par la victoire complète du candidat républicain. Ce dernier a remporté le vote du Collège électoral, mais aussi le vote populaire ainsi que celui du Sénat. Le vainqueur de la Chambre des représentants n’est pas encore confirmé.
M. Charest estime que les deux plus grands sujets de préoccupation de l’électorat, soit l’économie et l’immigration, ont joué en faveur du camp républicain.
PhotoAFP
“On a raison d’être inquiet”
Jean Charest estime que les renégociations sur l’accord de libre-échange se feront plus rapidement que prévu. Le Canada devrait donc se préparer à identifier ce que le pays peut offrir au futur président. Le gouvernement fédéral devrait se concentrer sur l’énergie, selon lui, puisqu’elle est le plus grand fournisseur des États-Unis.
« 60 % de l’énergie qui vient de l’extérieur des États-Unis vient du Canada », a déclaré M. Charest. Nous avons des ressources, nous avons des cartes à jouer. Nous devrions également nous concentrer là-dessus au lieu d’être trop réactifs à leurs demandes.
Le politicien a également abordé la question des demandeurs d’asile qui pourraient immigrer au Canada.
« Restons calmes », a-t-il répondu. Oui, il y a des limites à ce que nous pouvons faire pour contenir une vague, si elle existe, mais attendons de voir, car ce que veut faire M. Trump sera très contesté.
Le président élu envisage d’expulser 10 millions d’immigrés illégaux. Cette décision serait très controversée, notamment en raison du recours potentiel aux camps de déportation.
Cependant, Donald Trump n’a que deux ans pour mettre en œuvre sa politique la plus controversée en raison des élections de mi-mandat. Ensuite, il ne lui restera que deux ans s’il est toujours en fonction, puisque les États-Unis n’autorisent pas leurs présidents à exercer plus de deux mandats. Donald Trump a déjà effectué son premier mandat entre 2016 et 2020.
«À mon avis, ils voudront aller vite», a déclaré Jean Charest.
Au total, ce dernier reste inquiet quant à l’avenir de la relation entre les deux pays. “Nous avons raison d’être inquiets”, a-t-il déclaré.
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