La Kobo Libra Color reprend les lignes de son prédécesseur, la Libra 2, avec quelques ajustements subtils. Elle profite surtout d’une belle perte de poids puisqu’elle ne pèse que 199,5 g, soit une quinzaine de grammes de moins sur la balance.
Son format compact de 7 pouces et son boîtier en plastique texturé le rendent également très facile à manipuler d’une seule main, tandis que les bords asymétriques permettent une lecture confortable en mode portrait ou paysage. Il est donc tout à fait possible de lire pendant de longues heures sans ressentir de fatigue au poignet.
Les boutons physiques de changement de page, situés sur le côté de l’appareil, sont toujours présents. Ils peuvent être utilisés aussi bien par les gauchers que par les droitiers puisque le gyroscope intégré à la poignée se charge d’orienter automatiquement le texte dans le bon sens. L’écran tactile complète ces commandes, offrant une navigation assez fluide et intuitive dans l’interface.
Un avantage non négligeable de cette liseuse est la certification IPX8 qui lui permet de résister à une immersion dans l’eau jusqu’à 60 minutes à 2 m de profondeur. Cette fonctionnalité rassurera ceux qui aiment lire au bord de la piscine ou dans leur baignoire.
En termes d’autonomie, la Libra Color ne déçoit pas. Comme les précédents modèles de la gamme, il est capable de tenir plusieurs semaines avec une seule charge – Kobo annonce 40 jours d’autonomie. Bien évidemment, cette endurance peut varier sensiblement en fonction de la luminosité habituelle de l’écran. Cependant, même en abusant un peu du rétroéclairage, il sera capable de supporter au moins deux semaines d’utilisation sans nécessiter de recharge.
Écran
La grosse nouveauté de la Kobo Libra Color est bien sûr l’intégration de l’écran couleur. Autant vous prévenir tout de suite : ne vous attendez pas à un rendu colorimétrique qui se rapproche de loin des écrans de tablettes ou de smartphones. Son écran de 7 pouces affiche une définition de 1264 x 1680 pixels en noir et blanc (16 niveaux de gris), soit une résolution d’environ 300 pixels par pouce (ppi). Cette résolution chute néanmoins à 150 pixels par pouce (632 x 840 pixels) lorsque l’écran affiche des couleurs (4096 nuances disponibles).
Sans surprise, les mesures effectuées dans notre laboratoire sont médiocres, du moins en ce qui concerne la teneur en couleurs. En noir et blanc, la Libra Color s’inscrit dans la lignée des précédents modèles de la marque avec un très bon contraste. Il excelle donc dans sa fonction première : lire des ebooks. Le texte est alors clair et bien contrasté, offrant un confort de lecture comparable à celui du papier. La possibilité de personnaliser la taille, la police et l’espacement du texte permet à chacun d’adapter l’affichage à ses préférences.
En revanche, dès qu’il s’agit de couleur, la mesure du contraste révèle un score famélique de 13:1, contre 1200 en moyenne pour les meilleurs écrans LCD de smartphone. Cela dit, il convient de noter que le W3C (l’organisme qui promeut la compatibilité des technologies web) recommande des contrastes entre 3:1 et 4,5:1 selon la taille du texte. Concrètement, cela signifie que les textes en noir et blanc sont parfaitement lisibles sur cette Libra Color.
Ce n’est pas mieux au niveau des écarts colorimétriques avec un delta E cataclysmique à 18,7 ! Seule la température de couleur se démarque avec un score de 6128 K. Rappelons que la température de couleur concerne l’équilibre global des teintes, tandis que le delta E évalue la précision de reproduction de chaque couleur individuellement. Un bon écran doit idéalement avoir une température proche de 6500 K et un delta E moyen inférieur à 3 pour un rendu des couleurs fidèle.
À l’usage, ce n’est certes pas fameux, mais pas aussi dramatique que le suggèrent ces mesures. C’est surtout le manque de contraste qui marquera le contenu des couleurs, ces derniers paraissant délavés. Cependant, aussi imparfait soit-il, cet ajout reste tout de même un progrès par rapport aux liseuses uniquement en noir et blanc.
Kobo propose également de nombreuses options pour personnaliser l’expérience de lecture, notamment le système d’éclairage ComfortLight PRO qui ajuste automatiquement la luminosité et la température de couleur en fonction de l’heure de la journée. Vous pouvez également le faire manuellement et cela promet de réduire la fatigue oculaire lors des relevés nocturnes… tout en détruisant encore davantage le rendu colorimétrique.
Terminons ce tour d’horizon de l’écran en évaluant la finesse d’affichage. Si 300 ppi garantissent une lecture claire et agréable, c’est une autre histoire à 150 ppi, d’autant plus que le contenu des couleurs a tendance à être plus faible. bandes dessinées ou des bandes dessinées, ou des formats qui ne prospèrent que sur des écrans vraiment plus grands. La combinaison de ces deux facteurs nous amène donc à dire que l’arrivée progressive de la couleur sur les liseuses n’est pas encore un argument imparable. Cette fonction peut cependant être intéressante dans certains cas, par exemple pour des ouvrages illustrés, des couvertures de livres ou des tableaux de bord dans certains ebooks, mais pour un lecteur de romans classiques ou de mangas, l’apport est relativement mineur.
Expérience utilisateur
Formats
La boutique Kobo propose un vaste catalogue d’e-books, accessible directement depuis la liseuse via une connexion wifi. Libra Color est compatible avec de nombreux formats de fichiers, notamment EPUB, PDF, MOBI et CBZ pour les bandes dessinées. Il ne manque que le format propriétaire AZW. Ce n’est pas surprenant car c’est unique aux Kindles d’Amazon.
La liseuse prend également en charge les livres audio via une connexion Bluetooth. Cette fonctionnalité élargit les possibilités d’utilisation, même si le catalogue dédié reste pour l’instant limité sur la plateforme Kobo. De plus, on regrette toujours que la marque ne permette pas à l’utilisateur de charger ses propres livres audio au format MP3. C’est d’autant plus surprenant que, comme on l’a vu un peu plus haut, le constructeur se montre très ouvert en termes de formats pour les livres classiques.
Outils
L’interface de la liseuse Kobo n’a pas changé depuis quelques années maintenant, mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose puisqu’elle reste parfaitement fonctionnelle. Le constructeur canadien n’est pas le plus verbeux qui soit en matière de fonctionnalités supplémentaires (bonjour Vivlio), mais il propose quelques petits plus sympas.
Depuis l’onglet Plus, vous pouvez synchroniser vos comptes Pocket, Google Drive et/ou Dropbox. Le premier évoqué permet de sauvegarder localement des articles sur Internet, puis de les lire tranquillement localement dans une sorte de mode lecture qui adapte la mise en page à la liseuse. Quant aux comptes cloud, ils offrent la possibilité de récupérer du contenu sans avoir à brancher la Kobo Libra Color sur un ordinateur. C’est très pratique si vous utilisez l’un des trois services mentionnés ci-dessus, car vous pouvez renouveler votre bibliothèque depuis n’importe où tant que vous êtes connecté à Internet. Pourtant, cela ne manquera pas de frustrer les utilisateurs de OneDrive, pCloud, Proton Drive, etc.
La prise de notes est plus anecdotique. La liseuse est compatible avec le stylet Kobo (en option), mais la fonction est réduite à sa plus simple expression. Il est d’ailleurs tellement limité qu’il donne l’impression d’avoir été intégré « pour faire de la figuration ». Le support du stylet permet cependant d’annoter les pages pendant la lecture. Une possibilité très intéressante et pertinente.
Kobo propose également des statistiques de lecture, ainsi que des petites récompenses sous forme de badges à débloquer en fonction du nombre d’heures de lecture, de minutes par session, de pages par minute, etc. Les fans du genre apprécieront.
Enfin, il existe également un sous-menu Fonctionnalités bêta qui contient principalement un navigateur Web. Oui, c’est aussi lent que limité, mais cela nous a quand même parfois aidé.