A Bruxelles, il y a plus d’hôpitaux en déficit que dans le reste du pays. 75% sont dans le rouge contre 63% en moyenne nationale, révèle le 30e rapport Maha de Belfius. Cette situation est principalement liée aux caractéristiques particulières de la population patiente bruxelloise, plus précaire, et aux pensions des salariés statutaires.
« La reprise des activités médicales n’a pas été totale en 2023. Les hospitalisations de jour gagnent du terrain et les durées de séjour continuent de diminuer dans les hospitalisations classiques. Le manque de personnel et le coût du travail intérimaire affectent les hôpitaux. Le budget alloué à la cybersécurité dépasse celui du dossier patient informatisé dans certains hôpitaux», commente Dieter Goemaere, directeur des hôpitaux de la fédération Gibbis, suite à la publication des résultats de l’étude Maha 2023. « Toutes les normes récemment ajoutées par l’Europe, par exemple en matière de cybersécurité, partent de bonnes intentions, mais les financements n’ont pas suivi. »
L’expert hospitalier rappelle que le risque d’isolement et de fragilité de la population bruxelloise est de 38%, contre 19% dans le reste du pays. « Nos hôpitaux ont des coûts spécifiques liés à cette prise en charge sociale, sans compter le coût des retraites légales dans les hôpitaux publics, qui est un château de cartes prêt à s’effondrer si l’on ne trouve pas une solution plus globale. »
« Cette fragilité financière des hôpitaux ne peut pas perdurer. Ils ne peuvent pas rester négatifs trop longtemps, surtout compte tenu des défis qui les attendent. Nous lançons un appel à l’action. L’étude Maha révèle une grande incertitude financière, ce qui n’apprécie guère le secteur bancaire. Les gestionnaires non plus, d’autant plus que notre principale Source de financement est incertaine puisqu’il n’y a toujours pas de budget 2025 pour la santé. De plus, il n’y a toujours pas de gouvernement fédéral et bruxellois, donc pas de vision à long terme. »
A lire aussi :
> Le nombre d’hôpitaux déficitaires augmente chaque année (Rapport Maha)
> Rétrocessions et majorations tarifaires : le ministre réclame plus de transparence
> Réforme hospitalière : « Nous sommes au pied du mur » (Dr Ph. Devos)
L’accès à toutes les fonctionnalités est réservé aux professionnels de santé.
Si vous êtes un professionnel de santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à l’ensemble de nos contenus.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer, écrivez-nous à [email protected].