“Les conditions du marché du travail s’améliorent globalement” depuis plusieurs mois, après une période de pénurie de main d’œuvre qui avait contribué à faire monter les prix, a commenté le FOMC dans un communiqué publié jeudi, à l’issue d’une réunion débutée mercredi matin. Quant à l’inflation, que la Fed a fait baisser en relevant les taux pour ralentir la demande, elle “a progressé dans son retour vers l’objectif de 2% (…) mais reste élevée”.
Il est tombé en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, à 2,1% sur un an, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed. Pour la ralentir, la Réserve fédérale a relevé ses taux à leur plus haut niveau depuis le début des années 2000 et les a maintenus à ce niveau pendant plus d’un an, jusqu’en septembre.
Quand Donald Trump s’en prenait à Jerome Powell
Mais Donald Trump a promis d’imposer des hausses généralisées des droits de douane, ce qui risque de provoquer un rebond de l’inflation. “Le résultat des élections a réduit la possibilité d’un nouveau déclin des prochaines réunions”, ont déclaré Samuel Tombs et Oliver Allen, économistes pour Pantheon MacroEconomics.
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a assuré qu’il ne démissionnerait pas, même si le président élu Donald Trump le lui demandait. “Non”, Jerome Powell, dont le mandat se termine en 2026, a simplement répondu à la question de savoir s’il partirait si le président élu en faisait la demande. “Non”, a-t-il répété lorsqu’on lui a demandé s’il pensait qu’il serait légalement obligé de partir dans un tel scénario.
Le milliardaire républicain s’en est pris à plusieurs reprises au président de la Fed, qu’il avait nommé à ce poste lors de son premier mandat, l’accusant notamment de chercher à favoriser Kamala Harris, la candidate démocrate malheureuse, par ses décisions. , et sous-entendant qu’il le remplacerait s’il était réélu. Il a toutefois révisé ses propos, assurant par la suite qu’il laisserait Jerome Powell terminer son mandat.
Donald Trump n’a pas légalement la capacité de le licencier, ni même aucun des membres du collège des gouverneurs de la Fed, a assuré le président de l’institution.
Un « atterrissage en douceur »
Washington a récemment publié une série d’indicateurs montrant une activité économique solide, mais s’éloignant de l’euphorie post-Covid. “D’une manière générale, l’économie américaine semble assez résiliente et le marché du travail reste très bon”, a déclaré à l’AFP Jim Bullard, ancien président de la Fed de Saint-Louis.
La croissance du PIB au troisième trimestre a déçu, mais reste presque deux fois plus forte que celle de la zone euro, à 2,8% en rythme annualisé. Les créations d’emplois en octobre ont été au plus bas depuis décembre 2020, en raison des ouragans qui ont frappé le pays et de plusieurs grèves, notamment chez Boeing.
Pour Jim Bullard, aujourd’hui doyen de la Daniels School of Business de l’université Purdue, la Fed a réalisé un « atterrissage en douceur » : une baisse de l’inflation sans provoquer de récession. La Réserve fédérale n’a pas mis à jour ses prévisions économiques cette fois-ci. Ils seront mis à jour en décembre.
Outre-Atlantique, la Banque d’Angleterre (BoE), qui s’est également réunie jeudi, a abaissé son taux directeur d’un quart de point, pour la deuxième fois cette année, à 4,75 %.