Fret SNCF va disparaître malgré la colère des syndicats – 11/04/2024 à 19:52

Fret SNCF va disparaître malgré la colère des syndicats – 11/04/2024 à 19:52
Fret SNCF va disparaître malgré la colère des syndicats – 11/04/2024 à 19:52
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Clap de fin pour Fret SNCF, leader du transport ferroviaire de marchandises en , qui sera remplacée par deux nouvelles sociétés en 2025 avec 10% de salariés en moins, au grand désarroi des syndicats qui préparent leur riposte (AFP/Jean-François MONIER)

Clap de fin pour Fret SNCF, leader du transport ferroviaire de marchandises en France, qui sera remplacée par deux nouvelles sociétés en 2025 avec 10 % de salariés en moins, au grand désarroi des syndicats qui préparent leur riposte.

C’est l’aboutissement de près de deux ans de crise au sein de l’entreprise publique, visée par une procédure de la Commission européenne depuis début 2023. Dès l’année prochaine, Hexafret s’occupera du transport de marchandises et du Technis de maintenance des locomotives.

L’État français est soupçonné d’avoir versé des aides jugées illégales entre 2005 et 2019 à Fret SNCF pour combler son déficit, pour environ 5 milliards d’euros.

Or le fret ferroviaire est ouvert à la concurrence depuis 2006 en France et les aides doivent bénéficier à l’ensemble du secteur, selon la réglementation européenne.

L’État n’avait que deux options selon les acteurs du dossier : aller en justice et prendre le risque de perdre, ce qui aurait contraint Fret SNCF à rembourser 5 milliards d’euros et conduit à sa disparition avec un plan social visant 5 000 personnes. , selon ses dirigeants.

Ou négocier un « plan de discontinuité » avec les autorités européennes pour éviter des poursuites. C’est la voie qui a été initialement choisie par le ministre chargé des Transports Clément Beaune, confirmé lundi dernier par son successeur François Durovray.

– Abandon de flux –

“La SNCF s’est battue aux côtés de l’Etat pour obtenir la discontinuité la plus modérée possible”, a déclaré à l’AFP le président de Rail Logistics Europe, la holding regroupant les activités fret de la SNCF (Captrain, transport combiné). …), Frédéric Delorme.

Selon lui et d’autres cadres de la SNCF, le postulat de départ côté européen était “une punition” avec l’abandon de 50% du chiffre d’affaires, 50% du trafic et la suppression de 50% des effectifs, sur le modèle de ce qui est arrivé à l’Italien. la compagnie aérienne Alitalia.

Au final, Fret SNCF a dû abandonner à la concurrence 23 flux de fret parmi les plus rentables – en provenance d’opérateurs belges, allemands et français – soit 20 % de son chiffre d’affaires et 30 % de son trafic. Cette opération a été réalisée au premier semestre 2024.

La deuxième étape, avec la disparition de Fret SNCF au profit d’Hexafret et Technis, devrait conduire à la suppression de 500 emplois, soit 10 % des effectifs.

Une troisième étape aura lieu fin 2025-début 2026, avec l’ouverture du capital de Rail Logistics Europe au secteur privé. “Mais avec une ligne rouge, le groupe SNCF reste majoritaire”, selon Frédéric Delorme.

Il n’y aura pas de licenciements, ont promis la SNCF et le gouvernement : tous les cheminots concernés seront transférés vers d’autres entreprises du groupe.

– “Carnage social” –

Sur les 4 500 salariés retenus, 10 % iront à Technis et le reste à Hexafret. «C’est très dur pour les cheminots», reconnaît Frédéric Delorme.

D’autant que Fret SNCF était enfin revenue dans le vert après des années de déficit lorsque la procédure a été ouverte.

Pour les syndicats, qui réclament un moratoire et la reprise des négociations avec la Commission européenne, cette décision est non seulement un « carnage social », mais aussi une aberration écologique « alors que l’urgence climatique impose le développement du ferroviaire comme solution bénéfique pour tout le monde.”

La part des marchandises transportées par train est déjà faible en France (11 % en 2023) par rapport à la moyenne européenne (17 %). Mais le fret ferroviaire a aussi enregistré une baisse plus marquée en France en 2023 (-17% des marchandises transportées) par rapport à ses voisins européens.

Frédéric Delorme veut toutefois croire que l’entreprise peut repartir sur des bases saines malgré son fragilisation. « Ces sociétés (Hexafret et Technis) bénéficieront de facteurs favorables pour se développer », assure-t-il.

L’État français a notamment décidé d’augmenter de 30 millions d’euros l’aide aux wagons isolés (un train transportant des charges pour plusieurs clients) dans le budget 2025. Au total, les aides au secteur s’élèveront à 370 millions d’euros. ‘euros.

 
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