«Maintenant, il semble vraiment que nous devons parler du président Donald Trump, et les marchés sont en chute libre. Quand peut-on espérer qu’ils se rétablissent ? Franchement, j’ai du mal à m’en soucier, même si c’est ma spécialité. Le désastre pour l’Amérique et le monde a tellement d’aspects que les ramifications économiques ne figurent pas sur ma liste de choses à craindre. Pourtant, j’imagine que les gens veulent une réponse : si la question est de savoir quand les marchés se redresseront, la réponse immédiate est : jamais. »
Nous ne nous lasserons jamais de republier la tribune rédigée par le prix Nobel d’économie 2008, Paul Krugman, pour le New York Times peu après minuit, alors que l’élection de Donald Trump était acquise après le vote du 8 novembre 2016. En réalité, il n’a pas fallu un jour pour que Wall Street, effectivement en chute libre du jour au lendemain, se redresse et se retrouve dans le vert. La morale, huit ans plus tard, en cette veille d’élection où Donald Trump est à nouveau candidat : d’abord, le premier mandat de Donald Trump a été, jusqu’au Covid-19, un succès avec croissance, plein emploi et hausse – enfin – des salaires les plus bas. . Il est alors très difficile de préjuger de la réaction des marchés.
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La leçon est retenue si l’on en croit certaines informations glanées auprès des mathématiciens de Wall Street, les célèbres combienqui développent des modèles boursiers. Leur scénario : le marché va basculer. Nous ne savons pas si c’est en hausse ou en baisse ; nous ne savons pas dans quelle direction, selon que Trump ou Harris gagne. Mais cela va bouger, et il y a sûrement un moyen de gagner de l’argent sur le dos des gogos qui vont paniquer ou devenir trop enthousiastes. À long terme, l’idée est que le marché retourne au lit, avec une forte croissance, un atterrissage en douceur et un développement de la tech américaine toujours aussi impressionnant. Voilà pour le scénario rose.
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En réalité, l’élection d’aucun des deux candidats cette année n’est avantageuse pour Wall Street. Kamala Harris, c’est une promesse d’augmentation de l’impôt sur les sociétés de 21 % à 28 %, encore une réglementation défavorable aux marges faramineuses que réalisent les entreprises américaines au détriment du consommateur. Bref, moins de profits, mais une économie plus stable et plus ouverte.
La conjonction optimale
Avec Trump, c’est un peu la folie qui s’en vient. Le républicain a promis d’imposer des droits de douane de 10 % sur toutes les importations et d’expulser des centaines d’immigrants sans permis de séjour permanent. La manœuvre sera mise en œuvre très sérieusement à partir du 20 janvier 2025, ne serait-ce que pour crédibiliser les menaces de Donald Trump. Rien à voir avec la posture de son premier mandat autour du mur qu’il n’a pas pu achever le long du Rio Grande – le travail avait été fait par Bush et Obama – ou avec les droits de douane sur l’acier et les produits chinois. Le programme augmentera les prix, perturbera l’économie et aggravera la pénurie de main-d’œuvre. C’est une autoroute de l’inflation, dont les États-Unis ont finalement réussi à se débarrasser.
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