Naviguer sur le lac Léman –
Qui paiera les 25 millions pour renflouer le « Simplon » ?
Après la publication d’un rapport sévère sur l’accident survenu au printemps, la question du financement de la réparation se pose. Entretien avec Maurice Decoppet, président historique de l’Association des Amis des Bateaux à Vapeur du Léman.
Publié aujourd’hui à 15h11
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- Un rapport sévère sur l’accident du « Simplon » a été publié.
- Maurice Decoppet participe aux études de réhabilitation.
- La restauration du navire coûtera environ 25 millions de francs.
- Le « Simplon » devrait être réparé avant l’« Helvétie » d’ici 2026.
C’est le meilleur ami des bateaux les plus célèbres du Léman: Maurice Decoppet, président historique (il a renoncé à ses fonctions il y a deux mois) de l’Association des Amis des Bateaux à Vapeur du Léman (ABVL), a été dévasté par l’accident du Simplonbrisé à Cully sous les assauts du Vaudaire, vent violent venu du lac, au printemps dernier. Un rapport sur l’accident, grave, a été rendu public cette semaine. Maurice Decoppet sera toujours en première ligne pour contribuer aux études techniques et financières de réhabilitation du navire.
Comment jugez-vous le rapport publié vendredi ?
Je ne souhaite pas commenter davantage : c’est également la position de la Compagnie Générale de Navigation sur le Lac Léman (CGN), qui l’a rendue publique en toute transparence. Tout ce que je peux dire, c’est que cette enquête a été menée en toute indépendance, indiquant le déroulement des événements et les degrés de responsabilité. Ce qui me semble important maintenant, c’est de séparer cela du sort futur de Simplon. Il est désormais clair qu’il doit être réparé et rénové le plus rapidement possible. Des décisions de principe sont prises.
Cela n’a-t-il pas toujours été évident ?
Non. Dans les mois qui ont suivi l’accident, de nombreuses personnes nous ont dit qu’elles ne dépenseraient plus un franc pour une organisation qui avait de la même manière endommagé notre précieux patrimoine. Il a fallu laisser passer la tempête. Depuis, le climat s’est amélioré. Le rapport devrait y contribuer davantage. Je crois qu’il y a encore une fois une majorité de donateurs potentiels, de grands mécènes et d’autorités politiques qui entendent lancer ce projet le plus rapidement possible.
Combien coûtera ce projet ?
On parle d’environ 25 millions de francs. Il s’agit d’une estimation, encore assez sommaire, basée sur une extrapolation de la restauration complète du Rhôneachevé en 2022. Il y a un phénomène d’inflation, mais il est faible : les coûts sont principalement liés à la taille du bateau.
Quand aurons-nous des estimations plus précises ?
La première chose à garder à l’esprit est que la CGN a besoin du Simplon pour assurer un planning touristique correct avec les bateaux Belle Époque. Ce n’est pas seulement une question d’émotion. La seconde, conséquence de la première, est que les études techniques et financières doivent être lancées le plus rapidement possible. L’ABVL s’est engagée à préfinancer l’avant-projet, qui devait durer environ dix-huit mois : il s’agit de l’étude technique, jusqu’au lancement des candidatures. Mais, en même temps, il faut élaborer le plan de financement, pour lequel je reste confiant.
Qui va payer ces 25 millions ?
La CGN compte plus de 10 000 actionnaires, publics et privés. L’ajout des cantons de Vaud, Genève et Valais rassemble 57% des actions. L’ABVL en possède 22%, le reste est divisé en actions plus petites. Mais nous n’organisons pas la clé de répartition financière, pour les projets de rénovation, au prorata de cette participation. Il existe par exemple une «doctrine Marthaler», du nom de l’ancien conseiller d’Etat vaudois qui prônait, non écrite, une sorte d’alternance: une fois c’était plutôt le privé qui payait, et l’autre fois, les pouvoirs publics. Mais les circonstances, au vu de cet événement, sont bien particulières. On imagine aussi demander la participation de l’Office fédéral de la culture, il y aura de l’argent apporté par les assurances, les grands mécènes institutionnels et privés, nos milliers de donateurs. Il est encore trop tôt pour dire aujourd’hui comment cette somme sera distribuée exactement.
Quand le « Simplon » sur le lac sera-t-il disponible ?
Personne ne veut indiquer des délais trop restrictifs pour mettre une pression supplémentaire sur un dossier où il y en a déjà beaucoup. Ce qui est clair, c’est que leHelvétie, qui doit également être rénové, mais dont le dossier concernant la propulsion est encore loin d’être tranché, attendra. LE Simplon viendra en premier. Une fois les études finalisées, et bien sûr le financement assuré, disons vers fin 2026, il faudra voir quand le bassin de carénage de la CGN, à Ouchy, actuellement utilisé pour les derniers réglages du nouveau Naviexpress, sera disponible. Alors seulement pourra-t-on imaginer une date, le plus tôt possible, pour le retour de Simplon sur le lac Léman.
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Christophe Passerborn in Fribourg, has worked at Le Matin Dimanche since 2014, after having worked in particular at Le Nouveau Quotidien and L’Illustré. Plus d’informations
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