« La participation citoyenne est notre priorité »
Que veux-tu changer ?
A l’ordre du jour du Parlement, on retrouve plusieurs nouveautés : un objectif de participer à la simplification de la législation, des décrets… qui seraient considérés comme obsolètes, mais aussi une évaluation des politiques. Nous n’avons pas suffisamment évalué les politiques mises en œuvre. Nous développerons également la démarche Livre Blanc, réunissant toutes les parties prenantes, experts et différents niveaux de pouvoir autour d’une problématique, afin de définir les orientations de l’action publique dans un domaine précis. Nous nous inspirons de ce qui se fait au niveau européen. Enfin, nous activerons une ou plusieurs consultations populaires.
Des pétitions aussi ?
Nous avons également développé un mécanisme de pétition. Plus de 280 ont été déposés au Parlement. 33 ont été signés par plus de 1 000 personnes et plaidés devant le Parlement par les premiers auteurs de ces textes. Je rappelle également aux citoyens que cette approche est possible. Il existe également des commissions mixtes, composées de citoyens et de députés.
Dans les Marches… les élections municipales ont-elles été une déception ?
Globalement, les élections municipales et provinciales ont été un succès pour le MR. En Marche, notre liste a progressé d’un siège, après avoir déjà progressé de 3 sièges en 2018. Nous sommes la seule formation à avoir progressé en Marche. Toutefois, cela est insuffisant.
Croyez-vous, avec des ressources limitées, que le nouveau gouvernement sera capable de redresser la Wallonie ?
Personnellement, je pense qu’il y a une dynamique positive, après 100 jours : l’adoption par le gouvernement et la présentation du budget avec une trajectoire ambitieuse, l’annonce de l’absence de nouveaux impôts et le choc de la simplification administrative…
Un conseil à donner à votre jeune ministre-président ?
Adrien a bien pris son rôle. Il a les épaules pour mener à bien cette fonction.
Auriez-vous pu être vous-même ministre-président ?
(Il sourit) Je l’ai déjà fait.
« Les parlementaires doivent aussi participer à une réflexion à long terme »
Aujourd’hui, comment pouvons-nous garantir que les députés ne soient pas perçus comme de simples appuis sur des boutons ?
« Les parlementaires doivent aussi participer à une réflexion à long terme, en se penchant sur les textes qu’ils souhaiteraient déposer en dehors de l’action gouvernementale. C’est essentiel. Les parlementaires, depuis le début de l’action du Parlement, ont été très actifs : 438 questions orales et 66 questions d’actualité ou urgentes, 319 questions écrites jugées recevables… Les parlementaires contrôlent donc bien l’action du gouvernement. »
Toi qui fut le Premier des Wallons et qui es aujourd’hui Président du Parlement, lequel est le plus difficile ?
« J’ai été ministre-président avec une très courte majorité. Si je fais la comparaison entre les deux fonctions, le ministre-présidence est plutôt une fonction de gestion, d’immédiateté… Au Parlement, la fonction est davantage de contrôler le travail parlementaire mais aussi de rassembler les points de vue et d’écouter les citoyens et les groupes politiques. . »
Un président du Parlement peut-il ne plus rien dire ?
« Je ne dis pas qu’il est sans voix ou politiquement asexuel, mais je dois avoir un devoir de réserve par rapport à l’immédiateté du débat politique. »
Le Parlement peut-il également être visité par des citoyens ?
« Les écoles et les familles peuvent visiter le Parlement. Nous avons un programme Une journée au Parlement, au cours duquel nous organisons des cours, par exemple. Je souhaite que le Parlement soit ouvert à la population, qui puisse suivre les débats en direct dans l’hémicycle ou virtuellement sur YouTube. Je dis aux gens : ce Parlement est le vôtre et quand j’en ai l’occasion, je vous souhaite la bienvenue. Je veux que le Parlement soit moderne et transparent. Cela correspond aux attentes du citoyen. »
Un mot sur votre devoir international en tant que président ?
« Je voulais recevoir l’ambassadeur d’Allemagne, mais aussi de France, des Pays-Bas, des USA, des pays qui président l’Union européenne. Je voulais dialoguer avec nos voisins, nos partenaires. Nous devons renforcer nos relations avec les Länder et les régions voisines. Nous avons un travail considérable avec nos voisins immédiats. Dès le 1er janvier, nous présiderons la Grande Région (Nord de la France, deux Länder allemands, Grand-Duché de Luxembourg, Wallonie…). Il existe des opportunités de construire ensemble. Le développement territorial dépasse les frontières. »