Les peuples autochtones et d’ascendance africaine déclarent leur victoire à la COP16

Cali, Colombie – Enterré sous les applaudissements et les chants, le président ému de la COP16 a officialisé la création d’un groupe permanent pour les peuples autochtones et les communautés locales, une première dans l’histoire de la convention sur la biodiversité.

C’est une étape majeurea déclaré Susana Muhamad, ministre colombienne de l’Environnement et du Développement durable, lors de la dernière soirée des négociations de la COP16 sur la biodiversité à Cali.

L’adoption de cette demande, considérée comme prioritaire par les représentants indigènes, a cristallisé le message que le ministre Muhamad a voulu insuffler à ce projet. FLIC les peuples : les efforts et les connaissances de l’ensemble de la société doivent être mis au service de la biodiversité.

La question a été résolue peu avant la fin des négociations, alors que l’incertitude planait encore la veille. Alors que la fin du sommet approchait, les représentants autochtones avaient exhorté les pays à trouver un terrain d’entente. D’autres demandes pourraient être reportées à la prochaine fois FLICmais pas celui-ci, ont-ils plaidé.

Vendredi soir, des délégués du monde entier ont pris la parole pour soutenir la proposition menée par le Brésil et le Mexique, chaque déclaration en faveur de la création d’un groupe permanent étant accompagnée d’une salve d’applaudissements.

Ce nouveau groupe est une référence pour le reste du monde. Les parties doivent reconnaître que notre participation sérieuse et efficace est nécessaire si nous voulons atteindre nos objectifs.

Une citation de Camila Paz Romero, représentante des peuples autochtones à la COP16

Si de nombreux délégués ont salué une décision historique et important pour préserver la biodiversité, c’est parce qu’un tel groupe n’existait pas avant aujourd’hui au sein des grandes conventions environnementales.

La Convention sur la diversité biologique (CDB) mentionnait déjà la contribution de ces peuples, notamment dans l’objectif phare du cadre mondial Kunming-Montréal, à savoir la protection de 30 % des terres et des océans d’ici 2030. Mais elles se cantonnaient jusqu’à présent à la périphérie des lieux de décision.

La présidente de la COP16 sur la biodiversité, la ministre colombienne Susana Muhamad, s’est jointe aux célébrations des représentants autochtones.

Photo : COP16 Colombie

La création de cette entité permanente – un organe subsidiairedans le jargon deLUI – doit permettre aux représentants des communautés autochtones et locales de se réunir pour coordonner leur message, établir les actions qu’ils jugent essentielles pour enrayer le déclin de la biodiversité et, in fine, tenter d’influencer les décisions.

Surtout, avancer les enjeux qui les concernent.

Afro-descendants, acteurs clés pour la biodiversité

À leur tour, les représentants des communautés d’ascendance africaine ont célébré, après que les délégués ont accepté de les inclure explicitement pour la première fois dans le texte de la Convention.

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L’inclusion du rôle joué par les communautés d’ascendance africaine dans le texte de la Convention sur la diversité biologique a donné lieu à des célébrations et à des chants dans la salle plénière.

Photo : Getty Images / AFP / JOAQUIN SARMIENTO

Selon cette proposition, soutenue par la Colombie et le Brésil, le BDC reconnaît maintenant le rôle crucial des initiatives et actions menées par les personnes d’ascendance africaine […] dans la conservation de la biodiversité.

Concrètement, cette mention devrait permettre à ces communautés d’avoir accès aux financements mobilisés, entre autres, par les 196 pays de la Convention et de se faire davantage entendre lors des prochaines élections. FLIC sur la biodiversité.

Accord sur les informations de séquençage numérique

Après les célébrations, les délégués ont abordé des questions qui ont occupé les négociateurs à huis clos ces derniers jours : la mobilisation des ressources financières et le partage des bénéfices issus des ressources génétiques.

Après plusieurs heures de discussions, les délégués ont convenu de créer un fonds destiné à facturer les grandes entreprises qui utilisent les banques de données génétiques à des fins commerciales.

En recréant cette information de séquençage numérique (DSI) en laboratoire sans avoir à aller sur le terrain, des acteurs majeurs des industries pharmaceutique, agroalimentaire et biotechnologique ont pu s’enrichir sans avoir à rémunérer les communautés d’où elle est issue. cette biodiversité.

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La nuit a été longue pour les délégués réunis à Cali pour la COP16 sur la biodiversité. Sans consensus, les négociations ont duré jusqu’au matin.

Photo : afp via getty images / JOAQUIN SARMIENTO

Malgré les réticences de plusieurs pays où prospèrent ces industries, comme la Suisse, l’Inde ou le Japon, les Etats ont convenu tôt samedi matin de créer le Fonds Cali, au grand soulagement du ministre Muhamad.

Sans être contraignant, le texte stipule que tous ceux qui utilisent ces DSI sur les ressources génétiques devrait partager les bénéfices de manière juste et équitable.

La moitié du financement [ainsi amassé] devrait répondre aux besoins identifiés par les peuples autochtones et les communautés locales.

Une citation de Extrait du texte adopté à la COP16

Blocage du financement

Parallèlement aux débats sur le Fonds Cali, les négociations sur le financement ont provoqué un tollé de la part de plusieurs pays, dont le Canada.

Depuis l’adoption du cadre mondial à Montréal, la manière dont les sommes sont mobilisées par les États pour combler le déficit de financement de la biodiversité – 700 milliards de dollars par an d’ici 2030 – ne fait pas le bonheur des pays du Sud.

Non seulement les États n’ont pas tenu leur promesse de lever 20 milliards de dollars par an d’ici 2025, mais cet argent tarde à parvenir à ceux qui en ont le plus besoin.

En pleine nuit, la présidence colombienne a créé la surprise en proposant la création d’un nouveau fonds. Pris de court, la Suisse, l’Union européenne, la Nouvelle-Zélande, le Canada, le Japon et l’Australie ont formé un front uni contre les pays du Sud.

Après 10 heures de négociations, le ministre Muhamad a décidé de reporter la question à plus tard.

En route vers l’Arménie

À l’issue d’un vote secret, l’Arménie a été élue l’avant-dernier jour du sommet, par 65 voix contre 58, comme pays hôte de la prochaine réunion sur la biodiversité, la COP17, en 2026. Le pays a été opposé à l’Azerbaïdjan, avec lequel il a collaboré. conflit depuis des décennies, les deux pays revendiquant le Haut-Karabakh

 
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