Harris et Trump dans une escalade verbale pour les États clés

(Milwaukee) Donald Trump s’est attiré vendredi les foudres de sa rivale Kamala Harris pour avoir menacé l’un de ses partisans, une nouvelle escalade verbale dans la campagne présidentielle américaine la plus agressive de l’histoire récente du pays.


Publié à 7h02

Mis à jour à 20h01

Kamil KRZACZYNSKI, avec Roberto Schmidt à Warren (Michigan) et Nicolas REVISE à Washington

Agence -Presse

L’ancien président républicain et le vice-président démocrate se disputent les électeurs indécis dans les États clés du nord industriel, le Wisconsin et le Michigan, dans une course serrée à l’issue totalement imprévisible.

Alors que plus de 68 millions d’Américains ont déjà déposé leur bulletin de vote par anticipation, les polémiques se succèdent dans un climat d’extrême tension, à l’approche du 5 novembre, et avec des craintes de violences après le scrutin.

M. Trump, avec sa rhétorique de plus en plus autoritaire, a déclenché une nouvelle polémique : il a suggéré que la fille de l’ancien vice-président républicain Dick Cheney (2001-2009), Liz Cheney – elle et son père soutiennent Kamala Harris – soit placée devant d’un peloton d’exécution, « face à neuf fusils qui lui tiraient dessus ».

Donald Trump avait qualifié jeudi soir cette ancienne parlementaire républicaine de « va-t-en-guerre radicale » et, en réunion vendredi dans le Michigan, il a jugé que cette femme qui l’accuse de vouloir être un « tyran » n’avait « pas les tripes pour se battre ».

Kamala Harris a aussitôt jugé que cette violence verbale de son rival le « disqualifiait » pour retourner à la Maison-Blanche.

Sans relâche

Cet État donnant sur le lac Michigan a basculé pour Donald Trump en 2016, puis pour Joe Biden en 2020, avec moins d’un point de pourcentage à chaque fois.  

La vice-présidente de 60 ans et l’ancien président de 78 ans sillonnent sans relâche les sept États clés.

Dans ces « swing states », des dizaines de milliers d’électeurs détiennent les clés d’une élection hors du commun marquée par l’irruption en juillet de Mme Harris, après le retrait du président Joe Biden âgé de 81 ans, et par deux tentatives d’assassinat contre Donald Trump.

Afin de séduire l’électorat ouvrier noir américain du Michigan, M. Trump a affirmé sans preuve devant des ouvriers de l’automobile en réunion à Warren que « les emplois des Afro-Américains étaient à leur plus bas niveau [et] qu’ils allaient tous vers les migrants.

Il s’était auparavant arrêté à Dearborn, berceau du géant automobile Ford et plus grande municipalité à majorité d’origine arabe.

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PHOTO BRIAN SNYDER, REUTERS

L’ancien président Donald Trump salue les gens lors de sa visite au Great Commoner le 1est Novembre 2024, à Dearborn, Michigan.

Objectif : courtiser cet électorat arabo-musulman dont une partie se détourne des démocrates en raison du soutien de l’administration Biden-Harris à la guerre menée par Israël à Gaza et au Liban.

Donald Trump « comprend maintenant plus que jamais […] notre valeur dans la conquête d’États cruciaux comme le Michigan, l’Arizona ou la Pennsylvanie”, a déclaré à l’AFP Bishara Bahbah, président de l’Association des Arabes-Américains pour Trump.

Un rôle pour Kennedy

L’ancien président, accompagné de l’ancien candidat indépendant à la présidentielle Robert F. Kennedy Jr, en a profité pour annoncer que cet héritier de la plus célèbre dynastie politique américaine occuperait un « rôle important » dans le domaine de la Santé. il a gagné les élections.

RFK Jr, neveu de John F. Kennedy, est un sceptique en matière de vaccins connu pour propager des théories du complot.

M.moi Harris, de son côté, enchaîne les meetings dans le Wisconsin et doit recevoir le soutien du célèbre rappeur Cardi B vendredi soir à Milwaukee, après avoir obtenu celui de Beyoncé, Bruce Springsteen, Jennifer Lopez ou encore la superstar du basket LeBron James.

Le démocrate cherche également à séduire un électorat latino-américain de plus en plus nombreux et de plus en plus attiré par M. Trump. M.moi Harris doit également convaincre davantage de jeunes hommes noirs qui pourraient se laisser tenter par l’homme d’affaires milliardaire new-yorkais.

Cet État du Wisconsin, surplombant le lac Michigan, a basculé pour Donald Trump en 2016, puis pour Joe Biden en 2020, avec moins d’un point de pourcentage à chaque fois.

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PHOTO TANNEN MAURY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un étudiant vote par anticipation à l’Université du Wisconsin à Madison, le 22 octobre 2024.

Alors que l’élection de mardi pourrait être encore plus serrée, avec un retard de plusieurs heures, voire jours, avant un résultat national, l’entourage du Républicain a commencé à alimenter l’idée que des irrégularités étaient commises dans les opérations de vote.

“Si nous parvenons à maintenir la triche à un niveau bas, nous obtiendrons une immense victoire”, a déclaré jeudi soir Donald Trump.

Et les autorités de Géorgie, un État clé du sud, ont mis en garde vendredi contre une fausse vidéo montrant un immigrant haïtien affirmant avoir pu voter à plusieurs reprises. Ce clip viral de 20 secondes proviendrait d’une campagne de désinformation russe, selon la police fédérale et les services de renseignement américains.

 
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