Les députés macronistes et de droite, accompagnés de ceux du RN, ont voté, mercredi 30 octobre, la suppression d’un article sur le budget de la Sécurité sociale, allant à l’encontre de l’avis de l’exécutif.
Ils ont rejeté ensemble la refonte des cotisations patronales voulue par le Premier ministre Michel Barnier et censée rapporter 4 milliards d’euros.
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C’est un camouflet budgétaire qui illustre le contexte électrique au sein de l’Assemblée nationale. Dans un hémicycle à front inversé, le Rassemblement national ainsi que les troupes de Gabriel Attal et Laurent Wauquiez ont rejeté, mercredi 30 octobre, une refonte des cotisations patronales censée rapporter 4 milliards d’euros, que l’exécutif espère désormais rediscuter. au Sénat.
Le match a été serré : par 170 voix contre 162, le camp gouvernemental a infligé une défaite… au gouvernement. Un revers notable, sur l’article 6, article clé du budget de la Sécurité sociale pour 2025, qui visait à limiter et répartir différemment les réductions de cotisations patronales.
Rebelote en début de soirée, sur un autre article spécifiquement destiné aux apprentissages et aux start-up. Là aussi, l’Assemblée a rejeté les hausses de cotisations souhaitées par le gouvernement, grâce aux voix du RN et d’une partie du camp gouvernemental, plus divisé cette fois.
Ce ne sont pas des économies (…) c’est une augmentation du coût du travail
Gérald Darmanin, député EPR du Nord
Le gouvernement de Michel Barnier a touché un point sensible en s’attaquant aux exonérations de cotisations patronales, dont le montant a doublé en dix ans et frôle désormais les 80 milliards d’euros. Ces aides « deviennent trop chers »a souligné la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, pour justifier la révision du barème, sur la base de plusieurs rapports récents. “Ce n’est pas un retour en arrière, c’est un ralentissement”a plaidé son collègue au ministère du Budget, Laurent Saint-Martin, proposant même de “discuter” du gain attendu de 4 milliards d’euros.
Insuffisant pour convaincre des macronistes quasi hostiles, comme Gérald Darmanin interrogeant le locataire de Bercy. “Ne vous cachez pas derrière votre petit doigt, ce ne sont pas des économies”dit-il. “Nous ne sommes pas là pour augmenter les impôts des entreprises.” “Ce n’est ni une réforme ni une économie, c’est une augmentation du coût du travail”a insisté le député macroniste Mathieu Lefèvre, appelant plutôt à un « réduction des dépenses » via notamment « réforme de l’assurance chômage ». La droite républicaine s’est également opposée à cette mesure, derrière son leader Laurent Wauquiez, pour qui « la réduction des coûts profite au travail ».
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Le RN a fini de faire pencher la balance, sa porte-parole Laure Lavalette dénonçant un «Attaques incessantes contre les petites entreprises». Seuls les centristes du MoDem n’ont pas voté la suppression de cet article, dans l’espoir de présenter “un autre appareil” contre le « Pièges à bas salaires »explained Philippe Vigier, deputy for Eure-et-Loir. In vain.
La gauche souligne le « splendide isolement du gouvernement Barnier »
Le résultat du vote démontre la « splendide isolement du gouvernement Barnier »a commenté le socialiste Jérôme Guedj, qui comme les députés de gauche s’est retrouvé à défendre l’exécutif pour mettre à mal le pouvoir. « un dogme intouchable » dérogations. UN “déchets” sous forme de « cadeaux aux employeurs »» a ajouté l’insoumis Hadrien Clouet, qualifiant ses adversaires de « représentants autorisés du Medef ». Tout comme l’écologiste Clémentine Autain pointant une ligne droite « Pas du côté du travail, mais certainement du côté du capital ».
Quoi qu’il en soit, le message est passé : les deux ministres ont répété à plusieurs reprises « prêt pour les ouvertures » sur le sujet lors de la « navette » parlementaire. Ou l’examen du texte au Sénat, à partir de la mi-novembre. Les négociations ont déjà commencé “qu’un autre équilibre soit trouvé, tout en respectant la trajectoire budgétaire”indique une Source ministérielle, faisant référence à “d’autres sources d’économies” ce qui permettrait “n’augmentez pas les coûts du travail”.