UUne visite d’État prévue du 28 au 30 octobre, encadrée par des mots soigneusement choisis, avec des expressions telles que « partenariat enraciné » et « liens multidimensionnels ». Un tournant historique dans les relationsRelations franco-marocaines ? Peut-être.
Après tout, les relations entre Paris et Rabat ont connu des jours plus calmes. Des regards froids, des gestes politiques perçus comme des faux pas et une distance qui, il y a quelques mois, n’avait échappé à personne.
La France, longtemps accusée de ne pas prendre de position ferme sur la question du Sahara marocain, s’était emmurée dans la fameuse « zone grise » dont Rabat ne voulait plus entendre parler. Mais aujourd’hui, Macron arrive avec un nouveau message clair sous le bras : le soutien clair de la France à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud.
Un tournant diplomatique
Certains diront que Macron ne faisait que suivre une tendance mondiale. Les États-Unis l’avaient déjà fait sous l’ère Trump, et de nombreux autres pays lui avaient emboîté le pas. Mais cette attitude de la France a provoqué une onde de choc, non pas tant à Rabat, où ils applaudissent à deux mains, qu’à Alger, où ils sont abasourdis. Et soyons honnêtes, ce n’est pas tous les jours que le président français exaspère aussi facilement nos voisins algériens.
Cette visite promet donc d’être une sorte de consolidation d’une relation que beaucoup considéraient comme chancelante. Le Maroc, acteur régional puissant, se montre de plus en plus intransigeant sur les questions touchant à sa souveraineté. Le Sahara marocain est donc, lors de cette visite, le joyau sur lequel Rabat ne fera jamais de compromis. C’est le nouveau point de départ de toute relation bilatérale. Macron l’a bien compris.
En clarifiant la position française, il donne non seulement une tape amicale dans le dos à son « partenaire de vie », mais il redonne également un nouveau souffle à une relation… qui était sur le point de se terminer.
La visite de Macron est aussi une tentative de combler les lacunes ouvertes au fil des années, même s’il serait naïf de penser qu’elle peut réparer tous les maux. Car ce partenariat exceptionnel, il faut le dire, a parfois été mis à rude épreuve.
Rabat, en effet, n’a jamais caché son agacement face à certaines décisions et positions françaises. De même, côté parisien, certains estiment que les exigences marocaines sont parfois trop élevées. Entre des enjeux politiques, économiques et sociaux et un Maroc de plus en plus courtisé par d’autres puissances, la France se retrouve dans la situation de devoir rattraper le temps perdu.
Aujourd’hui, le Royaume, fort de ses nouvelles alliances et de son poids croissant en Afrique, aspire à une coopération sur des bases renouvelées.
De son côté, Paris doit démontrer qu’il n’est plus un « gardien » nostalgique, mais un véritable partenaire. Au-delà des poignées de main et des discours, Macron devra donc démontrer que la France peut jouer le jeu de l’égalité respectueuse avec un Maroc qui monte.
Ainsi, à l’issue de la visite du président françaisMais les relations bilatérales seront-elles réellement renforcées ?
Une chose est sûre : tous les regards seront tournés vers Rabat. Et cette fois, nous espérons que Macron ne repartira pas simplement avec un thé à la menthe et un caftan en souvenir, mais avec des engagements clairs, solides et durables sur les questions politiques, économiques et sociales.
Car, avouons-le : entre la diplomatie de cérémonie, avec ses belles promesses qui disparaîtront dès que les caméras seront éteintes, et celle des faits, Rabat attend désormais bien plus que de simples manifestations de bonnes intentions.
D. William