Les raids se sont poursuivis dans l’enclave palestinienne assiégée après qu’Israël a annoncé avoir tué l’homme soupçonné d’être à l’origine de l’attaque sans précédent dans le sud du pays le 7 octobre 2023.
Après une frappe aérienne à l’aube, la Défense civile de Gaza a déclaré avoir exhumé les restes de trois enfants palestiniens des décombres de leur maison dans le nord du territoire.
“Nous avons toujours pensé que lorsque ce moment viendrait, la guerre prendrait fin et que nos vies reviendraient à la normale”, a déclaré à l’AFP Jemaa Abou Mendi, une habitante de Gaza.
“Mais malheureusement la réalité sur le terrain est bien différente, la guerre ne s’est pas arrêtée et les tueries se poursuivent sans relâche”, poursuit le jeune de 21 ans.
De vastes zones du nord de la bande de Gaza sont assiégées par l’armée israélienne depuis près de deux semaines.
Et les États-Unis ont menacé cette semaine de suspendre une partie de leur assistance militaire si Israël n’améliorait pas rapidement l’accès à l’aide humanitaire.
Israël a certes annoncé à plusieurs reprises ces derniers jours qu’il travaillait dans ce sens, mais “les habitants de Gaza ne ressentent aucune différence”, selon le chef de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini.
« Ils continuent d’être piégés, affamés et malades, souvent sous d’intenses bombardements », a-t-il poursuivi sur X.
– « Assez de sang versé » –
Après l’annonce de la mort de Sinouar, de nombreux Gazaouis espéraient que les autorités israéliennes ne verraient plus aucune raison de poursuivre la guerre sur le territoire.
« Plus de morts, plus de faim, plus de siège ! », déclare Mustafa al-Zaeem, un habitant de 47 ans du quartier d’al-Rimal, à l’ouest de la ville de Gaza.
« Fini la soif et la famine, fini les cadavres et le sang versé ! Si tuer Sinouar était un des objectifs de cette guerre, voilà, ils ont tué Yahya Sinouar», lâche-t-il.
Plus de 42 500 Palestiniens ont été tués lors de la campagne de représailles militaires israéliennes dans la bande de Gaza, pour la plupart des civils, selon les données fiables de l’ONU du ministère de la Santé du gouvernement Hamas pour Gaza.
– « Guerre maudite » –
En Israël et à l’étranger, diverses voix se sont élevées pour demander que la mort du leader du Hamas soit le point de départ d’un plan concret de libération des otages ou d’un cessez-le-feu.
Suite à une réunion vendredi entre le président israélien Isaac Herzog et le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour discuter des implications de la mort de Yahya Sinouar, un communiqué indique qu'”une fenêtre d’opportunité significative s’est ouverte, notamment pour le retour des otages et pour l’élimination du Hamas”.
Jeudi dernier, Netanyahu a également appelé les Gazaouis qui pourraient aider à libérer les otages à se rendre, leur promettant qu’ils seraient épargnés : « celui qui déposera son arme et rendra nos otages, nous lui permettrai de continuer à vivre ».
Mais sur le terrain, les Gazaouis interrogés par les correspondants de l’AFP ne font pas confiance à Netanyahu.
« Ce que nous constatons, c’est que Netanyahu se concentre sur Gaza, sur les meurtres, sur la destruction et l’extermination, alors que les bombardements et les massacres se poursuivent dans toute la bande de Gaza », a déclaré le juge Mahmoud Obeid, 42 ans, du sud de la bande de Gaza où il a été déplacé.
« Ce que nous craignons le plus, c’est la poursuite de cette guerre maudite. »
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