les comptables veulent relever le défi

les comptables veulent relever le défi
les comptables veulent relever le défi

Avis n° 24 du CNC impose des évolutions importantes dans la comptabilité informatisée, nécessitant une collaboration étroite entre comptables et éditeurs de logiciels. Face aux enjeux réglementaires, l’Ordre des Experts Comptables et les éditeurs de logiciels s’associent pour garantir la conformité et l’intégrité des données comptables.

Face aux nouvelles exigences réglementaires introduites par l’avis n. 24 du Conseil National de la Comptabilité (CNC), l’Ordre des Experts-Comptables du Maroc a organisé une réunion cruciale, le 15 octobre dernier, avec les principaux éditeurs de logiciels et intégrateurs de solutions comptables.

Cet événement illustre la nécessité de rassembler les professionnels comptables et les fournisseurs de solutions informatiques pour relever ensemble les défis posés par les nouvelles réglementations.

Comme le souligne Ibrahim Rais El Fenni, expert comptable et membre de la Commission Digitalisation de l’OEC : «Cette formation nous a permis d’explorer de nouvelles exigences de conformité et d’échanger sur les bonnes pratiques pour accompagner la digitalisation des entreprises».

En effet, l’Avis no. 24 apporte des changements importants en termes de comptabilité informatisée, nécessitant des systèmes robustes et traçables.

Le rôle clé que jouera le fichier de comptabilité standardisé (FEC).
Parmi les principales innovations, le texte prévoit la génération d’un « Fichier d’enregistrement comptable » (FEC) standardisé, qui regroupe toutes les données comptables de l’exercice. Il faut dire que la génération obligatoire du FEC standardisé représente une avancée importante car elle garantit une plus grande standardisation et traçabilité des données comptables.

Le FEC définit un format unique pour regrouper tous les enregistrements comptables de l’exercice. Cela facilite le traitement et l’échange de ces données entre différents systèmes et acteurs (entreprises, comptables, administrations…). Des principes stricts de numérotation séquentielle et d’irréversibilité des entrées garantissent une piste d’audit fiable. Chaque entrée est numérotée de manière unique et chronologique et ne peut être ni modifiée ni supprimée. Cela renforce la traçabilité et l’intégrité des données.

Le FEC doit respecter les équilibres fondamentaux de la comptabilité en partie double (débit = crédit). Ceci garantit la cohérence globale des comptes et la fiabilité du budget. Des mesures de sécurité d’accès doivent être en place pour protéger les données FEC sensibles contre tout accès non autorisé ou toute modification frauduleuse.

Les éditeurs de logiciels comptables devront intégrer de nouveaux mécanismes de contrôle et de traçabilité pour garantir l’intégrité des données et la conformité au format FEC. Cela passe par des évolutions techniques et la mise à jour des solutions existantes.

Il faut dire que cette mesure vise à renforcer la fiabilité, la transparence et la traçabilité des données comptables, facilitant ainsi les contrôles et vérifications. Cependant, sa mise en œuvre représente un défi technique et organisationnel pour les éditeurs et éditeurs de logiciels comptables.

Avis n° 24 du CNC définit également des principes rigoureux en matière de numérotation progressive, d’irréversibilité des enregistrements, de traçabilité, d’équilibres fondamentaux de comptabilité en partie double et de sécurité des accès. De nouveaux mécanismes de contrôle et de traçabilité devront être intégrés par les éditeurs pour garantir l’intégrité des données.

Comptabilité entièrement dématérialisée
Pour les comptables et leurs clients, une comptabilité entièrement dématérialisée et conforme ouvre la voie à un traitement plus fiable, une meilleure traçabilité et une productivité accrue. Concernant la plus grande fiabilité des données comptables, le format standardisé et les principes de traçabilité du FEC assurent une plus grande fiabilité des données. La numérotation séquentielle et l’irréversibilité des inscriptions réduisent les risques d’erreurs ou de manipulations. Le respect des équilibres fondamentaux de la comptabilité en partie double renforce la cohérence d’ensemble.

En termes de traçabilité et de transparence, la piste d’audit complète et sécurisée proposée par le FEC permet une traçabilité optimale des opérations. Les comptables et les clients peuvent facilement suivre l’historique des transactions. Cette transparence accrue facilite les contrôles, les audits et la justification des écritures comptables.

En termes de productivité et d’efficacité accrues, la dématérialisation des documents et le format standardisé du FEC permettront d’automatiser et de rationaliser de nombreuses tâches. Le traitement, l’échange et le stockage des données sont simplifiés, réduisant ainsi les délais et les efforts manuels.

Cela permet aux comptables de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée, comme l’analyse et le conseil. Si la transition vers cette nouvelle norme présente un premier défi, une comptabilité totalement dématérialisée et conforme à la FEC offrira de nombreux avantages en termes de fiabilité, de traçabilité, de productivité et de sécurité. Il s’agit d’une étape fondamentale vers une gestion plus efficace et transparente des données comptables.

La clé du succès résidera dans une formation et une coordination adéquates avec les éditeurs de logiciels.
Cependant, ce projet de réglementation pose également des défis importants. La formation des équipes comptables à l’utilisation de nouveaux logiciels conformes sera essentielle. Les entreprises devront revoir leurs procédures d’archivage et de sauvegarde pour assurer la longévité des données dématérialisées en toute sécurité. Les défis posés par la mise en place d’un FEC standardisé sont en effet nombreux et nécessiteront des efforts importants de la part des entreprises et des cabinets comptables.

Entre autres défis, les équipes comptables devront être formées à l’utilisation du nouveau logiciel conforme au format FEC. Cela implique de s’adapter aux nouvelles interfaces et fonctionnalités des solutions. Une formation adéquate est essentielle pour garantir une utilisation correcte et optimale des nouveaux outils. Les entreprises devront revoir attentivement leurs procédures de stockage et de sauvegarde des données. Le passage au numérique implique de nouvelles méthodes de stockage et de préservation des données.

Des mesures de sécurité renforcées seront nécessaires pour garantir la pérennité et l’intégrité des données dématérialisées. La transition vers le nouveau format FEC devra être soigneusement planifiée et gérée. Les anciennes données devront être converties ou migrées vers le nouveau format. Une période de chevauchement entre les anciens et les nouveaux systèmes sera probablement nécessaire.

En termes de coûts de mise en conformité, l’acquisition d’un nouveau logiciel conforme à la FEC représentera un coût important. Des investissements seront également nécessaires pour la formation du personnel et la mise à jour des infrastructures. Les entreprises devront évaluer les implications budgétaires et planifier en conséquence. Une coordination étroite avec les fournisseurs de logiciels comptables sera essentielle.

Les entreprises devront s’assurer que les solutions proposées répondent à toutes les exigences du FEC. Une communication régulière aidera à identifier et à résoudre tout problème technique. Tout en représentant un enjeu de taille, la mise en œuvre du FEC représente une étape cruciale dans la modernisation et la sécurisation de la gestion des données comptables. Une planification minutieuse, une formation adéquate et une coordination étroite avec les éditeurs de logiciels seront les clés du succès.

« Les PME/IMV, qui constituent la majorité de notre clientèle, devront être étroitement accompagnées dans le respect des nouvelles normes, tant d’un point de vue technique que financier », souligne Ibrahim Rais El Fenni.

Un premier pas crucial vers une nouvelle ère

Bien qu’un calendrier officiel n’ait pas encore été communiqué, l’application effective de l’Avis no. Le 24 semble imminent. Les éditeurs de logiciels auront un rôle clé à jouer dans la mise à jour de leurs solutions. Mais au-delà du respect de la réglementation, cette réforme représente une réelle opportunité pour la profession de franchir une nouvelle étape dans la transformation numérique des entreprises.

« La numérisation conforme de notre industrie était une condition préalable. Par la suite, nous pourrons aborder d’autres projets stratégiques comme une plus grande automatisation des processus, du Data Analytics ou des services en ligne à valeur ajoutée”, conclut un expert en systèmes d’information comptables.

Cet événement marque une première étape cruciale vers une nouvelle ère comptable, plus transparente, traçable et numérique, au bénéfice de tous les acteurs économiques marocains.

Bilal Cherraji / Inspirations ECO

 
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