L’héritage d’une lutte pour la langue
Lorsque le frère Marie-Victorin fonde l’Acfas, dont le sigle signifie alors «Association canadienne-française pour l’avancement des sciences», son objectif était clair : offrir aux chercheurs francophones un espace pour diffuser et valoriser leurs travaux. À une époque où l’anglais était la langue dominante dans le milieu universitaire, cette initiative a marqué un tournant dans l’histoire de la recherche au Québec. Au fil des décennies, l’Acfas est devenue le fer de lance de la défense de la langue française dans le domaine scientifique, contribuant ainsi à la préservation et à l’enrichissement du patrimoine francophone.
Une conférence scientifique de renommée mondiale
L’un des points forts de l’Acfas est son congrès annuel, qui rassemble en moyenne 10 000 participants. Depuis 1933, ce congrès est la plus grande réunion scientifique multidisciplinaire en langue française dans le monde. Il représente une plateforme exceptionnelle pour la diffusion des résultats scientifiques, mais aussi pour la création de synergies entre chercheurs francophones.
Martin Maltais, président de l’Acfas, souligne l’importance de cet événement : « Le congrès nous permet de montrer au monde l’ampleur et la vitalité de la recherche en français. » Ce rendez-vous annuel est une vitrine internationale, attirant des chercheurs de tous horizons, avec environ 15 % de participants venant de l’étranger. Ce congrès est aussi un instrument du fédéralisme scientifique, réunissant les sciences dures, les sciences sociales et les nouvelles technologies.
Soutenir la prochaine génération de scientifiques
L’un des engagements les plus importants de l’Acfas est le soutien qu’elle apporte à la prochaine génération de scientifiques. L’association accompagne les jeunes chercheurs dans leurs projets de publication, dans leurs efforts de diffusion et les aide à obtenir des financements. Les concours organisés par l’Acfas, comme Ma thèse en 180 secondes ou La preuve par les images, jouent un rôle essentiel dans cette mission.
Sophie Montreuil, directrice générale de l’Acfas, rappelle que sensibiliser le public à l’importance de la recherche est crucial pour l’avenir de la science française. Parallèlement, l’Acfas propose des formations en communication scientifique, permettant aux jeunes chercheurs d’apprendre à expliquer leurs travaux à un large public, dans un langage accessible.
Un combat pour la langue française dans un monde globalisé
L’une des principales missions de l’Acfas est aujourd’hui de défendre la recherche en français dans un environnement mondialisé. Alors que l’anglais s’impose comme la langue dominante dans les publications scientifiques, l’Acfas se bat pour conserver une place au français dans les échanges académiques mondiaux. Le défi est de taille : les chercheurs francophones sont souvent confrontés à une pression croissante pour publier en anglais.
L’Acfas travaille avec les gouvernements et les institutions académiques pour soutenir les jeunes chercheurs francophones, leur offrir des perspectives de carrière et promouvoir la recherche en français comme alternative valable à l’anglicisation de la science.
L’avenir de l’Acfas : une institution centenaire tournée vers l’avenir
Célébrant cet héritage centenaire, l’Acfas continue de se réinventer pour répondre aux enjeux actuels et futurs de la recherche scientifique en français. Alors que le monde scientifique continue d’évoluer à un rythme rapide, quelles seront les prochaines étapes pour assurer la pérennité et le rayonnement de la langue française dans un contexte de plus en plus mondialisé ? Comment l’Acfas continuera-t-elle à accompagner la relève et à promouvoir l’innovation scientifique, tout en renforçant son rôle de leader au sein de la Francophonie ? Le plan stratégique 2025-2030 en préparation sera-t-il en mesure de répondre à ces questions et de proposer des solutions durables ?
