“Je n’aurais pas dû céder à la tentation”, le “meilleur complice” de Dominique Pélicot est venu six fois

“Je n’aurais pas dû céder à la tentation”, le “meilleur complice” de Dominique Pélicot est venu six fois
“Je n’aurais pas dû céder à la tentation”, le “meilleur complice” de Dominique Pélicot est venu six fois

En 2015, c’est le soir de la Saint-Valentin que Dominique Pelicot choisit d’organiser le viol de son épouse Gisèle, inconsciente, par Dominique D., un ex-militaire devenu chauffeur routier venu six fois au total et qu’il a décrit mercredi comme «son meilleur complice».

« La première fois (NDLR : sur le site coco.fr), depuis fermé par la justice), il m’a dit qu’il cherchait un homme pour sa femme pour le soir de la Saint-Valentin.», explique depuis le banc des accusés Dominique D., née il y a 45 ans dans le nord de la dans une famille de 16 enfants, tous abandonnés par leurs parents et placés en famille d’accueil.

Lors de sa garde à vue, en mars 2021, il a spontanément évoqué cette soirée au domicile Pelicot à Mazan (Vaucluse), où il avait violé Gisèle Pelicot aux côtés de son mari. Exceptionnellement dans cette affaire, où Dominique Pelicot a minutieusement filmé les viols de sa femme par les dizaines d’hommes qu’il a invités sur internet, il n’existe aucune vidéo ni photo de cette nuit-là.



Devant les enquêteurs, le quadragénaire a également reconnu qu’il savait que Gisèle Pelicot était droguée à son insu par son mari, au Temesta, un puissant anxiolytique, et que donc elle n’était pas consentante.

Cheveux coupés très courts et t-shirt noir, mercredi, devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, à Avignon, où il est jugé avec une cinquantaine d’autres prévenus, Dominique D. affirme certainement «reconnaître les faits importants, mais pas l’intention» pour les commettre.

Pendant près d’une heure, le président du tribunal, Roger Arata, énumère ensuite les cinq autres visites de Dominique D. à Mazan, de novembre 2016 à septembre 2020. Cinq visites au cours desquelles l’accusé et Dominique Pelicot multiplieront les pénétrations en tout genre. sur Gisèle Pelicot, totalement inconsciente.

« Une embuscade »

Dans une vidéo tournée par Dominique Pelicot et montrée au public, Dominique D. lève le pouce de satisfaction, le sourire aux lèvres. “J’ai toujours cru percevoir le consentement de Mme Pelicot à travers M. Pelicot, c’est lui qui l’a donné. Je n’aurais pas dû céder à la tentation. La première fois, on aurait dû dire stop et dénoncer (les faits), pas être lâche», a-t-il déclaré.

«Il était (mon) meilleur complice, (…) il voulait savoir comment elle était, comment elle serait habillée, on en a beaucoup parlé», explique tranquillement Dominique Pelicot, qui depuis l’ouverture du procès le 2 septembre, a pris l’habitude de mettre en accusation les autres prévenus.

Plus tôt dans la journée, les avocats de Gisèle Pelicot avaient demandé la projection de deux photos prises en mai 2019 sur l’île de Ré, où le couple Pelicot passait des vacances avec leur fille Caroline et leur petit-fils. Dominique et Gisèle affichent un sourire radieux.

Ces mêmes vacances, immédiatement après le départ du reste de la famille, Dominique Pelicot avait de nouveau organisé le viol de sa femme, par Mohamed R.. Ce septuagénaire, longuement interrogé mercredi, nie également toute “intention» de commettre un viol, affirmant avec véhémence être tombée dans un «embuscade».

«Pourquoi, même pendant ces vacances, ce moment heureux, tu ne peux t’empêcher d’organiser ce viol ?», demande Dominique Pelicot Me Stéphane Babonneau, l’un des avocats de Gisèle Pelicot, présent sur le banc des parties civiles.

«Explique-toi, je ne sais pas», répond Dominique Pelicot, qui évoque le «célèbre face B» de sa personnalité. A l’époque, il se sentait «inquiétude, culpabilité, honte, plaisir aussi». «Tout cela est mélangé», admet-il.

Dominique Pelicot, qui risque jusqu’à 20 ans de prison, comme la plupart de ses 50 coaccusés, n’a jamais expliqué précisément pourquoi il avait commencé à droguer sa femme, à la violer et à la faire violer par des inconnus, après quarante ans de mariage.

Gisèle Pelicot, qui a tenu à ce que ce procès soit public, est devenue un symbole de la lutte contre la soumission chimique et contre les violences faites aux femmes.

 
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