La galerie de photos emblématiques du calvaire que subissent depuis un an les Palestiniens de Gaza s’enrichit d’une nouvelle image : celle de la mort de Shaaban Al-Dalou, 19 ans, brûlé vif dans un incendie déclenché par une frappe israélienne sur un camp de personnes déplacées, à Deir Al-Balah, dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 octobre. Trois autres personnes, dont sa mère, Alaa Al-Dalou, 37 ans, sont mortes avec lui et une quarantaine ont été blessées.
Des vidéos des dernières secondes de la vie du jeune homme le montrent sur le lit de fortune où il dormait, étendant les bras pour se protéger des flammes, avant de disparaître dans les flammes. Cette séquence, difficile à pérenniser, est devenue virale. Aux yeux des Palestiniens, cela témoigne de la cruauté des bombardements de l’Etat hébreu, responsables de plus de 42 000 morts en douze mois, en majorité des femmes et des mineurs, selon un décompte des autorités de Gaza, validé par les organisations internationales. . .
Aîné de cinq enfants, originaire de la ville de Gaza, Shaaban Al-Dalou a étudié l’informatique avant la guerre. Il était connu pour être un bon élève et aurait mémorisé l’intégralité du Coran. Quelques semaines après le début de l’offensive de l’État hébreu, lancée le 7 octobre 2023 en représailles au massacre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, il est parti se réfugier avec sa famille dans le sud de l’enclave. . Comme eux, des centaines de milliers de Gazaouis ont obéi aux ordres d’évacuation de l’armée israélienne, qui a alors présenté la partie sud du territoire comme une zone de sécurité.
Il voulait aller en Egypte
Mais dans la bande de Gaza, aucun espace n’est protégé des bombes. Dans une vidéo qui refait surface sur les réseaux sociaux depuis sa mort, Shaaban Al-Dalou affirmait qu’il en était à son cinquième déplacement forcé. Il a également exprimé le souhait de quitter Gaza et de rejoindre l’Egypte. Images filmées dans une tente, installée dans la cour de l’hôpital Al-Aqsa à Deir Al-Balah, au centre de l’enclave, parmi des dizaines d’autres personnes déplacées. C’est ici qu’a eu lieu le drame, lundi, vers 1h30 du matin.
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« Il y a eu une explosion et le camp a pris feu »dit le photojournaliste Attia Darwish, présent sur les lieux ce soir-là, et que Le monde rejoint Gaza. La presse internationale est interdite d’accès au territoire palestinien par les autorités israéliennes. ” Shaaban était à trois mètres de nous, en feu. Il bougeait, il était vivant, on a essayé de le sauver. Mais les extincteurs de l’hôpital ne fonctionnaient pas et nous ne pouvions pas nous approcher, la chaleur était trop forte. »
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