Les francs-maçons d’Yverdon dévoilent une couche de mystère

Les francs-maçons d’Yverdon dévoilent une part de mystère

Fondée en 1874, la loge de la capitale du Nord vaudois vous ouvre ses portes pour partager quelques-uns de ses secrets… Tout en restant discrète.

Publié aujourd’hui à 18h47

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Bref:
  • La loge maçonnique d’Yverdon ouvre ses portes, tout en gardant son aura de secret.
  • Fondée en 1874, la loge compte aujourd’hui une cinquantaine de membres.
  • Le symbolisme chrétien est central, mais toutes les confessions sont acceptées.

Sur les piliers du temple et sur les draperies dominant l’autel, les symboles abondent : le compas et la règle, les couronnes de laurier, un « G » pour représenter la géométrie… L’imagerie maçonnique et son lexique emprunté aux bâtisseurs sont également fascinants. qu’ils remettent en question, même si les lodges vaudois ouvrent plus facilement aujourd’hui pour se faire connaître. Le mouvement conserve un fort parfum de secret. «Nous ne sommes pas secrets, nous sommes discrets», corrige Jean-Paul Ciana en nous accueillant dans l’immeuble situé rue Pestalozzi 7, à Yverdon.

C’est ici que se réunissent depuis près de cent cinquante ans les « frères » de la loge d’Yverdon, appelés Fraternité. « Elle a été fondée par quatorze frères qui fréquentaient à l’époque différentes loges, notamment à Lausanne », poursuit celui qui fut autrefois le vénérable de la Fraternité et qui assume désormais le rôle de maître de cérémonie.

Les premières rencontres ont eu lieu au Café du Tilleul, alors situé rue des Remparts. L’atelier d’Yverdon connaît une croissance rapide : en deux ans, ses effectifs ont doublé. Et dix ans plus tard, il compte une centaine de followers. Ses membres ont construit leur temple en 1878 dans le bâtiment de la rue Pestalozzi.

Un siècle et demi plus tard, le lieu reste méconnu. La communauté, qui compte aujourd’hui une cinquantaine de membres, ne se cache pas : la règle et le compas sont bien visibles sur la façade de l’édifice. Elle a organisé une série de conférences tout au long de son jubilé. Et elle a également publié une brochure retraçant ses cent cinquante ans d’existence.

Plusieurs pages ont été supprimées de l’exemplaire que nous a remis le maître de cérémonie. Ils décrivent le rituel accompli pour célébrer l’anniversaire. Une censure qui trahit la volonté de cacher certains secrets aux profanes ? « À ceux dont je sais qu’ils ne seront jamais intéressés à nous rejoindre, je peux tout dire », répond l’entrepreneur. Mais pour d’autres, cela doit rester une découverte.

Membre de la Fraternité depuis vingt-quatre ans et maître de la rubrique harmonie, Claude-Alain Habegger ajoute : « Même parmi nous, on ne parle pas de notre initiation. C’est un moment très fort, que chacun vit à sa manière. C’est impossible à décrire.

“Beaucoup de mythes”

Selon cet ancien policier à la retraite qui parle du bien-être que lui procure cette quête spirituelle, « il existe de nombreux mythes autour de la franc-maçonnerie ». Dans l’imaginaire collectif, cette société reste soit une secte, soit un club service. « Nous ne sommes ni l’un ni l’autre », réagit Jean-Paul Ciana. Nous ne nous rencontrons pas pour réseauter ou négocier des avantages. Nous avons un dicton : « Laissez les métaux à la porte du temple ». Ces métaux sont la valeur économique ou sociale des membres : on ne parle pas de travail, de politique ou de religion.

Quant à la notion de secte, l’Yverdonnais la réfute également : « Je me souviens qu’il est facile d’entrer dans une secte et très compliqué d’en sortir. Chez nous, c’est l’inverse : le processus d’acceptation peut durer de six mois à un an ; elle est ponctuée de plusieurs entretiens, mais une lettre suffit pour démissionner.

Le symbolisme chrétien est au centre de la foi maçonnique, mais ses loges acceptent aujourd’hui des membres de toutes confessions. “La condition préalable est d’avoir une croyance.” Car la spiritualité est au centre du système maçonnique, qui cherche à se rapprocher du grand architecte de l’univers. Deux pierres installées au centre du temple – l’une brute, l’autre taillée – illustrent ceci : « Vous entrez comme le premier et vous devez ressortir comme le second. »

« La franc-maçonnerie au fil du temps », conférence de Pierre Mollier, jeudi 10 octobre à 20h à la loge La Fraternité, rue Pestalozzi 7, Yverdon. Entrée gratuite

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David Génillard est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2007. Basé à Yverdon depuis 2023, il couvre principalement l’actualité du Nord vaudois. En 2021, il participe également au lancement de l’hebdomadaire Riviera-Chablais Vos Région, partenaire 24h/24.Plus d’informations

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