L’immigration et la langue française

L’immigration et la langue française
L’immigration et la langue française

(Paris) L’immigration et la place des Français dans l’univers numérique étaient au menu des discussions entre François Legault et le nouveau Premier ministre français, Michel Barnier, jeudi.


Publié à 6h54

Mis à jour à 8h36

M. Legault a eu une entrevue de 45 minutes avec M. Barnier à l’Hôtel de Matignon, sa résidence officielle. Il est le premier chef de gouvernement étranger à rencontrer le nouveau Premier ministre, nommé le 5 septembre. Mardi, dans son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, feuille de route de son mandat, M. Barnier a abordé la question des demandeurs d’asile en La France et M. Legault y ont vu une raison de plus pour aborder le sujet avec lui.

Plus tôt lors de sa mission en France, François Legault avait exigé qu’Ottawa s’inspire de la France et crée des « zones d’attente » pour les demandeurs d’asile dans différentes provinces afin de réduire la pression sur le Québec et de mieux les répartir à travers le pays. Il souhaite que la moitié des 160 000 demandeurs d’asile au Québec soient forcés de déménager dans une autre province. Il réclame ainsi des déplacements « obligatoires » et non volontaires, l’option privilégiée par Ottawa.

Le gouvernement Trudeau a condamné les propositions de M. Legault, qu’il juge « déraisonnables ».

Le cabinet du Premier ministre a retenu jeudi un document daté du 4 juillet et élaboré par le gouvernement fédéral dans le cadre des discussions avec les provinces sur les « modèles européens en matière de droit d’asile ». Selon lui, c’est la preuve qu’Ottawa lui-même reconnaît la pertinence d’examiner d’autres modèles.

Le même document montre cependant pourquoi Ottawa mise sur l’approche volontaire. « La réinstallation des demandeurs d’asile vers d’autres provinces ou territoires du Canada devrait se faire sur une base volontaire, car il n’existe aucune autorité législative pour forcer le transfert des demandeurs d’asile vers une autre province. Les demandeurs d’asile déplacés de force pourraient faire valoir leur droit à la liberté garanti par l’article 7 de la Charte », peut-on lire.

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PHOTO TOMMY CHOUINARD, LA PRESSE

En entrevue à TV5 Monde, François Legault a soutenu que les Québécois ressentent « le même sentiment » que les Français au sujet de l’immigration, rappelant des propos du président de la République.

« M. Macron a déclaré la semaine dernière que les Français se sentaient bousculés par le grand nombre d’immigrés. J’ai dit à M. Macron [que] C’est exactement le même sentiment qu’on a au Québec, on se sent un peu dépassé par les chiffres», a-t-il déclaré.

Il a soutenu qu’« il est important de protéger, entre autres et surtout, notre langue car il y a une grande partie des nouveaux arrivants qui arrivent au Québec qui ne connaissent pas le français », […] environ 40 %.

«C’est certain qu’étant donné qu’ils sont concentrés principalement dans notre métropole qui est Montréal, cela pose un défi pour l’avenir des Français», a-t-il ajouté. Vous savez qu’aujourd’hui, sur l’île de Montréal, il n’y a que 48 % des Montréalais qui parlent le français comme langue maternelle, nous sommes donc tombés en dessous de 50 %. C’est une menace réelle. Il faut expliquer cela à M. Trudeau, au premier ministre du Canada. Ce n’est pas parce que nous ne voulons pas être accueillants, c’est une question de survie pour notre langue. Je le dis à M. Trudeau, et cela donne lieu à des échanges un peu houleux de temps en temps. »

Le monde numérique dominé par l’anglais a une « attirance » pour les nouveaux arrivants, a-t-il analysé. “Si on dit aux nouveaux arrivants, vous pouvez parler la langue que vous voulez, et bien en Amérique du Nord, c’est tentant de dire je vais aller sur Internet, je vais aller sur Netflix, je vais aller sur Spotify et tout ça. ma vie se passera en anglais. Bon, ça veut dire que dans 25 ans, dans 50 ans, que restera-t-il du français à Montréal ? » Il faut se mobiliser, a-t-il insisté, pour que les contenus francophones aient plus de place sur les plateformes numériques.

Legs à l’UNESCO

François Legault a prononcé jeudi un discours sur le sujet devant l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), une première pour un premier ministre québécois. Il s’est adressé à quelques dizaines de représentants des délégations permanentes.

« Le numérique nous a donné accès à une quantité impressionnante de films, de séries, de musiques, de productions culturelles en tout genre, mais malheureusement, cela ne s’est pas toujours traduit par plus de diversité dans les contenus que nous regardons. Au contraire, nous assistons actuellement à une homogénéisation inquiétante, et ce sont les cultures minoritaires comme la nôtre qui en paient le prix », a-t-il soutenu, parlant d’un enjeu « existentiel » pour le Québec dans le contexte nordique. Américain.

« Il ne faut pas rester les bras croisés, c’est inquiétant et il est urgent d’agir. Cela passe par la découvrabilité des contenus culturels car les algorithmes des plateformes numériques ne sont pas neutres, ils sont programmés pour nous proposer des contenus spécifiques, notamment en anglais. »

Le gouvernement Legault prépare un projet de loi pour forcer les plateformes comme Netflix, Spotify et Amazon Prime à mettre davantage l’accent sur les contenus francophones.

Le Premier ministre a lancé un appel à la mobilisation. « Il faudra des moyens ambitieux pour relever l’ampleur de ce défi, et c’est tout un défi. Face à nous se trouvent des entreprises puissantes dont le modèle économique ne prend pas en compte les cultures locales. En tant que représentants de vos gouvernements à l’UNESCO, vous pouvez tous contribuer à faire la différence. […] Tous ensemble, nous pouvons peser sur les géants du web. Je vous invite à parler d’une seule voix sur cette question essentielle. » Un groupe de réflexion de l’UNESCO fera des recommandations sur le sujet au début de l’année prochaine.

En vertu d’une entente Ottawa-Québec conclue en 2006, le Québec dispose d’une représentante au sein de la délégation canadienne à l’UNESCO – actuellement Catherine Cano. C’est la seule institution des Nations Unies où le Québec est représenté.

A Safran project in Coteau-du-Lac

Un projet d’investissement à Coteau-du-Lac (Vaudreuil-Soulanges) est en préparation pour Safran, poids lourd de l’aéronautique français. Il était au centre des discussions entre le patron Olivier Andriès et le premier ministre François Legault, lors d’une rencontre jeudi au siège de l’entreprise. Pour y parvenir, Safran demande au Québec un bloc d’électricité, à l’heure où les mégawatts se font plus rares et sont réclamés par plusieurs entreprises. Safran possède déjà des installations à Mirabel, Kirkland et Montréal.

 
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