En Géorgie, un projet de loi controversé sur « l’influence étrangère » revient au Parlement

En Géorgie, un projet de loi controversé sur « l’influence étrangère » revient au Parlement
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Manifestation à Tbilissi contre le projet de loi sur « l’influence étrangère », le 28 avril 2024. IRAKLI GEDENIDZÉ / REUTERS

Agitant des drapeaux européens et géorgiens, des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche 28 avril sur la place de la République, au centre de Tbilissi. Les manifestants, au nombre d’environ 20 000, selon un journaliste de l’Agence -Presse (AFP) sur place, ont ensuite entamé une « marche pour l’Europe » d’un kilomètre sur l’avenue principale de la ville, pour rejoindre le Parlement géorgien.

C’est ici qu’un projet de loi sur « l’influence étrangère », que ses opposants jugent liberticide, sera examiné lundi. Le texte a déjà fait descendre des milliers de Géorgiens dans la rue depuis qu’il a été déposé au Parlement pour la deuxième fois, à la mi-avril, par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien. Elle est dénoncée pour sa similitude avec une loi adoptée en , qui a permis à son président, , de faire taire l’opposition en quelques années.

“Je suis ici pour défendre l’avenir de la Géorgie”» a confié dimanche l’un des manifestants, Lacha Tckheidze, 19 ans. « Non à la Russie, non au droit russe, oui à l’Europe ! » », il a dit. Le projet suscite l’inquiétude de Bruxelles, qui a prévenu que l’adoption de ce type de loi pourrait anéantir les chances de la Géorgie d’adhérer à l’Union européenne (UE).

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Le parti Rêve géorgien a annoncé qu’il organiserait sa propre manifestation lundi, à l’occasion de l’examen du texte en deuxième lecture au Parlement. Si elle est adoptée, cette loi obligerait notamment toute ONG ou média recevant plus de 20% de son financement de l’étranger à s’enregistrer administrativement en tant qu’organisation.« organisation défendant les intérêts d’une puissance étrangère ».

La police anti-émeute déployée

La manifestation, largement pacifique dimanche, a connu un moment de tension lorsque les participants ont tenté de franchir un cordon de police devant le Parlement pour accrocher le drapeau européen, a constaté un journaliste de l’AFP. Après minuit, des centaines de policiers anti-émeutes ont été déployés dans ce quartier de la ville, le ministère de l’Intérieur dénonçant ce virage. “violent” prises par le rassemblement.

Les précédentes manifestations de ces derniers jours ont été dispersées par la police dans les ruelles du centre-ville, les policiers battant et interrogeant les personnes présentes. Celle de dimanche a été organisée à l’appel d’une centaine d’associations de défense des droits de l’homme et de partis d’opposition, restés jusqu’ici en marge d’un combat qui mobilisait essentiellement les jeunes.

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« Les autorités qui ont réintroduit le projet de loi russe vont au-delà de ce que permet la Constitution et changent l’orientation donnée au pays, trahissant la volonté invariable du peuple »» ont écrit les organisateurs dans un communiqué. « Cette loi, comme ce gouvernement, est incompatible avec le choix historique de la Géorgie, qui est d’être membre de l’Union européenne »Nika Gvaramia, chef du parti d’opposition Akhali, l’a déclaré à l’AFP lors de la manifestation.

La présidente assure qu’elle mettra son veto

« La protestation sincère aujourd’hui de milliers de Géorgiens contre la loi russe est une preuve supplémentaire que les Géorgiens sont déjà des Européens, que la Géorgie est déjà en Europe »a écrit pour sa part l’ancien Premier ministre Giorgi Gakharia, https://twitter.com/GakhariaGiorgi/status/1784664242781618194?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet%7Ctwtr%5Etrue. Il a demandé au gouvernement de retirer le projet de loi, « ramener le pays dans le cadre constitutionnel » et organiser des élections.

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La présidente géorgienne, l’ancienne diplomate française Salomé Zourabichvili, en conflit avec le parti au pouvoir mais dont les pouvoirs sont restreints, a assuré qu’elle opposerait son veto à la promulgation de cette loi si nécessaire.

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Une première tentative de faire adopter ce texte a échoué il y a un an après des manifestations massives au cours desquelles la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

Ancienne république soviétique du Caucase, la Géorgie a pris il y a vingt ans un virage pro-occidental, une orientation soutenue de longue date par l’ancien président Mikheïl Saakachvili, aujourd’hui emprisonné. Le parti actuellement au pouvoir, Georgian Dream, est accusé par l’opposition de ramener insidieusement le pays vers Moscou.

Le Monde avec l’AFP

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