Deux nouveaux cas possibles d’ingérence étrangère évoqués devant la commission Hogue

Deux nouveaux cas possibles d’ingérence étrangère évoqués devant la commission Hogue
Deux nouveaux cas possibles d’ingérence étrangère évoqués devant la commission Hogue

Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a informé la Commission Hogue qu’un ancien parlementaire était soupçonné d’avoir travaillé pour influencer les travaux du Parlement au nom d’un gouvernement étranger non identifié.

Dans un résumé écrit publié vendredi lors des audiences de la commission à Ottawa, le SCRS cite également des indications selon lesquelles un gouvernement étranger non spécifié pourrait avoir participé à une ingérence visant à réduire les chances d’un candidat libéral d’être élu.

Le SCRS soupçonne que le gouvernement étranger a cherché à contrecarrer l’élection du candidat libéral en raison de son soutien à des questions perçues comme contraires aux intérêts de ce pays.

L’agence fédérale de renseignement souligne que ces deux cas étaient auparavant inconnus de la Commission d’enquête publique sur les ingérences étrangères dans les processus électoraux et les institutions démocratiques fédérales. Cependant, le SRCS n’a fourni aucun détail supplémentaire sur les pays ou les individus impliqués dans ces allégations.

La commission d’enquête a entendu vendredi le témoignage du directeur par intérim de SCRSVanessa Lloyd, l’ancien directeur David Vigneault et d’autres responsables actuels et anciens du service d’espionnage canadien.

Les députés ont aidé les acteurs étrangers, selon un rapport

Les allégations concernant un ancien parlementaire soupçonné d’ingérence ajoute de l’eau au moulin de ceux qui craignent qu’un homme politique canadien ait pu participer à une ingérence étrangère.

Le Comité parlementaire sur la sécurité nationale et le renseignement a lancé une petite bombe en juin dernier en publiant une version expurgée d’un rapport secret. Le comité affirme que certains parlementaires sont, selon les services de renseignement, des participants à moitié volontaires ou volontaires aux efforts d’États étrangers pour s’ingérer dans la politique du pays.

Cette révélation brutale et vague du comité – un organisme de surveillance du renseignement composé de députés et de sénateurs, tous tenus au secret – a suscité l’inquiétude à Ottawa quant au fait que des parlementaires sciemment impliqués dans des actes d’ingérence pourraient toujours être actifs dans la politique au Canada.

La chef du Parti vert Elizabeth May, qui possède une habilitation de sécurité de niveau très secretconsulté la version complète du rapport du comité des parlementaires. Elle a fait valoir en juin que ce rapport ne contenait pas aucune liste de députés qui ont fait preuve de déloyauté envers le Canada.

Mme May a toutefois ajouté qu’un ancien député non identifié, accusé dans le rapport d’avoir divulgué de manière proactive des informations privilégiées à un agent étranger, devrait faire l’objet d’une enquête approfondie de la part des autorités.

La chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, tenant une copie expurgée du rapport du Comité parlementaire sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR).

Photo : La Presse Canadienne / Adrian Wyld

La commission d’enquête, présidée par la juge Marie-Josée Hogue, examine actuellement la capacité des agences fédérales à identifier et contrer les ingérences étrangères. Un rapport final est attendu d’ici la fin de l’année.

Pas de dénonciation publique

La commissaire Hogue et son équipe ont identifié et examiné les rapports de renseignement cités dans les versions classifiées et expurgées du rapport du Comité parlementaire. La commission a également interrogé à huis clos de hauts responsables gouvernementaux et des chefs d’agences de renseignement sur les conclusions sensibles du rapport.

La juge Hogue a toutefois prévenu qu’elle n’identifierait pas publiquement les parlementaires soupçonnés d’ingérence de la commission. Elle a récemment réitéré que les allégations spécifiques contenues dans le rapport sont basées sur des informations classifiées, ce qui signifie que la commission ne peut pas les rendre publiques ni même les divulguer aux parlementaires concernés.

En conséquence, la commission d’enquête ne sera pas en mesure de fournir aux individus une véritable opportunité de se défendre, a-t-elle admis.

Mme Lloyd a déclaré vendredi lors de l’enquête que l’engagement SCRS parmi les parlementaires avait révélé l’existence d’un échelle mobile conscience de l’ingérence étrangère parmi les hommes politiques.

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Vanessa Lloyd, directrice par intérim du SCRS. (Photo d’archives)

Photo : Document du gouvernement

D’une part, un parlementaire peut en savoir peu et donc être surpris d’être pris pour cible par un acteur étranger, a-t-elle expliqué. Certains pourraient avoir une meilleure compréhension de l’ingérence étrangère et être reconnaissants d’en savoir plus pour prendre des décisions éclairées.

D’un autre côté, il y a un très petit sous-ensemble d’individus qui comprennent qu’une activité constitue une ingérence étrangère et qui, de par la nature de leur engagement avec un acteur menaçant, bénéficient sciemment de cette activité ou y participent eux-mêmes, a déclaré Mme Lloyd.

Chine, Inde, Russie et Pakistan

Une évaluation des renseignements de mars 2024 déposée vendredi auprès du comité indique que l’ingérence étrangère est devenue un comportement normal pour certains États étrangers et leurs agents.

Cela leur permet d’exercer leur volonté sur le Canada d’une manière difficile à détecter et n’atteignant pas les seuils qui entraîneraient un conflit militaire.indique ce document.

Cette analyse confirme également que les principaux acteurs de l’ingérence au Canada restent la Chine, l’Inde, la Russie et le Pakistan.

Acteurs chinois de l’ingérence étrangère sont largement pragmatiques et ont tendance à suivre les chemins de moindre résistance en soutenant le parti ou l’individu qu’ils considèrent le plus favorable aux intérêts de Pékin, ajoute le document.

L’évaluation a révélé que le gouvernement indien souhaitait soutenir les politiciens canadiens qui prônent des opinions pro-indiennes et contrer les politiciens jugés préjudiciables aux intérêts de l’Inde.

Un document de novembre 2021 déposé vendredi indique que le SCRS avait déjà commencé à l’époque à prendre des mesures pour réduire la menace posée par les activités de l’Inde visant les institutions démocratiques et les élections canadiennes.

L’initiative impliquait des entretiens et des séances d’information classifiés et non classifiés avec des députés actuels et anciens sur les tentatives présumées d’ingérence étrangère de New Delhi.

 
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