un procès qui déborde de la salle d’audience

un procès qui déborde de la salle d’audience
un procès qui déborde de la salle d’audience
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Gisèle Pelicot, accompagnée de son avocat Stéphane Babonneau, est applaudie par le public à sa sortie du palais de justice d’Avignon, le 23 septembre 2024. CHRISTOPHE SIMON / AFP

La haie d’honneur se reforme chaque matin dans la salle des Pas Perdus. Peu avant 9 heures du matin, escortée de ses deux avocats, Gisèle Pelicot entre dans le palais de justice d’Avignon et traverse le vaste hall jusqu’au prétoire sous les applaudissements de dizaines de personnes. La première ovation remonte au mardi 17 septembre, jour où Dominique Pélicot a été entendu, et la scène, rarissime voire inédite en milieu judiciaire, se rejoue à chaque suspension d’audience, midi et soir.

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Un cri résonne parfois : « Nous sommes avec toi, Gisèle ! » Derrière ses lunettes noires, « Gisèle » donne un sourire discret et répète « merci »la main sur le coeur. Jeudi, une jeune femme a fondu en larmes en passant. La semaine précédente, un vieil homme était sorti de la haie d’honneur pour lui offrir un bouquet de fleurs. Trois autres lui ont depuis été envoyés à l’adresse du palais de justice.

Dans la rue, Gisèle Pelicot reçoit les encouragements des passants, les voitures klaxonnent après elle. A-t-elle vu, dans une ruelle proche du tribunal, le dernier collage pas encore démoli de la quinzaine posté à Avignon par des collectifs féministes ? « On disait qu’elle était brisée, mais Gisèle est une battante. » Depuis son ouverture le 2 septembre, le procès pour viol de Mazan a largement rempli la salle Voltaire – la plus grande du palais de justice d’Avignon, trop petite pour un tel événement – ​​et baigne dans une ambiance singulière.

Grande tension

Sur les 51 accusés auxquels la victime fait face depuis le coin qui lui est réservé, 32 paraissent libres. Ils vont et viennent, on les croise dans les toilettes du tribunal ou à la terrasse du café voisin, dont le patron se plaint car ils font fuir les clients. Les premiers jours, Gisèle Pelicot elle-même s’est retrouvée parmi ces hommes dans la file d’attente au portique de sécurité, sans bouger – elle a depuis obtenu un laissez-passer.

La salle d’audience est fermée au public, qui regarde les débats depuis une salle de diffusion attenante. Soixante personnes peuvent s’y asseoir, et deux fois plus font la queue chaque jour pour entrer – en grande majorité des femmes. Ce sont ces spectateurs qui applaudissent la victime et se moquent souvent de l’accusé.

Pendant deux semaines, la tension était vive, le procès historique s’est transformé en un procès endiablé. Très tôt, les noms de ces accusés, que la presse avait gardés sous silence par considération pour leur entourage, ont été retrouvés sur les réseaux sociaux – ils figurent sur le rôle, document accessible à tous, à l’entrée de la salle d’audience.

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