Charleroi aura d’énormes regrets après cette rupture face à Bruges. Le Club est en effet rapidement réduit à 10, et prend pourtant un point.
C’est un véritable pack lancé dans la foulée du KRC Genk dans ce premier tiers de championnat, et on n’aurait pas forcément parié sur le fait que Charleroi en ferait partie. Mais les Zèbres sont au coude à coude avec le Club de Bruges dans cette course au podium, voire au top 6 pour le Sporting.
Après avoir affronté Anderlecht la semaine dernière, Charleroi veut faire de même avec Bruges, et réussira le match. Étonnamment, les Zèbres tournent, jouent proprement, et se créent rapidement la première occasion sur une frappe de Zagence après un joli débordement de Guiagon (3e).
Mais les plus grosses occasions seront toujours à Bruges. D’abord via Gustaf Nilsson dont le madjer frôlait les buts de Koné (16e). Charleroi reste calme, profite de l’espace pour lancer dans la profondeur les excellents Petris et Guiagon mais Kyei manque de présence devant, calant beaucoup trop. Mohamed Koné finit par devoir travailler, et de quelle manière : un missile de Tzolis ne trompe pas la vigilance du gardien Carolo (27e).
Bruges toujours punie, mais Bruges héroïque
Koné sera ensuite attentif à un coup franc excentrique (35e) mais surtout à une frappe en deuxième ligne de Hans Vanaken (38e), maintenant les siens dans le match à la mi-temps. Charleroi joue plus proprement mais sans se créer d’occasions, Bruges les multiplie (Seys passe encore près du poteau à la 43e) sans les inscrire… et doit repenser au scénario de la Bataille des Flandres durant laquelle Gand avait puni cette inefficacité.
Et cette fois encore au Mambourg : Charleroi revient très bien sur le terrain en seconde période, Mignolet travaille devant Camara (47e) mais ne peut rien face à un éclair de génie de Guiagon parfait. L’Ivoirien, bien trouvé par Bernier, envoie un petit ballon dans le temps qui lobe le gardien brugeois (48e, 1-0).
Tzolis répond vite en frappant de peu à côté (52e), mais le tournant du match arrive presque aussitôt. Un tacle de Raphaël Onyedika est sanctionné d’un… carton rouge (58e) : en regardant les images, même le jaune aurait été sévère. Une erreur évidente de M. Verboomen, que le VAR ne corrige pas. Bruges est à 10, et c’est immérité, mais ça change tout.
Au moins, cela aurait dû, mais le Bleu et noir a avalé la pilule amère et est resté dangereux : Maxim De Cuyper a trouvé Koné à son tour (65e), et Charleroi a eu du mal à mettre de la vitesse devant pour faire le break, à l’exception d’un Guiagon intenable. Le premier véritable arrêt de Simon Mignolet n’est même intervenu qu’à la 78e minute, après une belle frappe en crochet d’Odday Dabbagh.
Le même Dabbagh va ensuite s’arracher les cheveux devant Mignolet : trouvé seul par Isaac Mbenza, le Palestinien pense enfin donner du répit à son équipe… mais voit l’ex-Diable Rouge réaliser une superbe prestation (86e). Il va s’en mordre les doigts : Mechele, dans une phase confuse, trouve le poteau peu après (88e) mais surtout, dans les arrêts de jeu, un Charleroi désorganisé verra Hans Vanaken explosant furieusement le 1-1 après un corner (90e+2).
Ce genre de partage, à 11 contre 10 pendant une bonne demi-heure, c’est sans doute ce qui rappelle d’où vient le Sporting Charleroi. Les Zèbres sont certes à des années lumières de l’équipe qui s’est retrouvée en Playdowns la saison dernière, mais il faudra qu’ils soient capables de tuer ces matches. Bruges, de son côté, vivra cette division comme une victoire 0-3, même si mathématiquement, les Gazelles n’avancent pas…
