Trudeau accuse Legault de répandre des mensonges

(Montréal et Québec) Visiblement agacé par les déclarations incendiaires de François Legault sur l’immigration, Justin Trudeau a baissé ses gants aux côtés du président français Emmanuel Macron en accusant son homologue de répandre des mensonges en plus de « politiser » l’enjeu.


Publié à 15h00

Mis à jour à 18h33

Le chef du Parti libéral du Canada a été appelé à réagir aux propos du premier ministre du Québec à la sortie d’une rencontre avec le président français, jeudi, dans le Vieux-Port de Montréal.

«C’est désolant de voir le premier ministre du Québec partager des déclarations sur l’immigration qui sont carrément fausses», a commencé le premier ministre du Canada.

Le gouvernement fédéral « travaille main dans la main » avec le Québec « pour régler les questions d’immigration », a-t-il déclaré, énumérant plusieurs dossiers sur lesquels son gouvernement a agi, selon lui.

Fermeture du chemin Roxham, renégociation de l’Entente sur les tiers pays sûrs, réimposition des visas pour les ressortissants mexicains visitant le pays, nouvelles limites sur le nombre d’étudiants internationaux : « nous travaillons et nous avons travaillé avec le gouvernement du Québec sur ce dossier que M. (…) Legault semble vouloir politiser à tout prix.»

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le premier ministre du Québec, François Legault.

«Nous apprécierions avoir un plan de M. Legault pour réduire la part de l’immigration temporaire qu’ils contrôlent», a-t-il conclu en répondant à la demande de François Legault aux partis fédéraux de s’engager à réduire de moitié le nombre de ces travailleurs au Québec.

Ces propos bien sentis de Justin Trudeau font suite à plusieurs déclarations de François Legault selon qui la question aux urnes des prochaines élections fédérales doit être la réduction du nombre d’immigrants temporaires au Québec.

La semaine dernière, le chef de la Coalition Avenir Québec en a même fait une condition nécessaire pour obtenir son appui aux prochaines élections.

Legault rectifie le tir

Plus tôt jeudi, il a toutefois nié avoir appuyé le chef conservateur Pierre Poilievre en demandant au Bloc québécois de renverser le gouvernement Trudeau. Les troupes conservatrices jouissent d’une large avance et formeraient un gouvernement majoritaire si des élections générales avaient lieu aujourd’hui dans le pays, selon plusieurs sondages.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESS

François Legault nie être allé trop loin dans ses déclarations retentissantes de la semaine dernière.

«Mon seul parti pris est pour la nation québécoise, et je m’attends à ce que tous les partis fédéraux s’engagent à réduire de moitié le nombre d’immigrants temporaires», a soutenu M. Legault. « Aucun parti fédéral ne s’est engagé à réduire de moitié le nombre d’immigrants temporaires. C’est donc ce que je leur demande », a-t-il déclaré.

François Legault nie être allé trop loin dans ses déclarations retentissantes de la semaine dernière. “Je répète la même chose”, a-t-il plaidé. Et lorsqu’il affirmait à la Chambre que ce dont le Québec « a besoin, à Ottawa, c’est d’un gouvernement économique », il « essayait de faire le lien avec ce que disait le PQ parce que le PQ essaie de trouver un moyen de « faire pression » [le chef du Bloc québécois] Yves-François Blanchet,” he explained on Thursday.

Yves-François Blanchet a durci le ton mercredi en mettant une date limite à son soutien aux troupes libérales. Le chef du Bloc exige l’adoption d’ici le 29 octobre de ses projets de loi visant à bonifier les fonds de pension de la Sécurité de la vieillesse et à protéger la gestion de l’offre, sans quoi il pourrait contribuer à faire tomber le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO BLAIR GABLE, ARCHIVES REUTERS

Yves-François Blanchet a durci le ton mercredi en mettant une date limite à son soutien aux troupes libérales.

Toutefois, aucune de ses conditions ne cible l’immigration, malgré les demandes répétées du gouvernement Legault qui exige qu’Ottawa réduise de moitié le nombre d’immigrants temporaires au Québec. Le Parti québécois en fait également un enjeu central, et promet de présenter un plan de « réduction drastique » cet automne.

« Il y a une date limite du 29 octobre, surveillez bien ce qui va se passer dans les prochaines semaines. Il n’est pas dit que le Bloc ne donnera pas suite à cette demande», a suggéré le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, interrogé jeudi sur la stratégie du Bloc.

Invité à clarifier sa déclaration, le chef péquiste a finalement reconnu avoir « discuté » de la question avec M. Blanchet, après le départ de M. Legault la semaine dernière, pour qu’il mette ici l’immigration à l’ordre du jour. la date limite. « Cela va de soi », a-t-il précisé, ajoutant qu’il « parle souvent » avec M. Blanchet.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE ARCHIVES

Paul St-Pierre Plamondon, leader of the Parti Québécois.

On ne peut pas demander au Bloc d’envoyer huit messages en une journée. On ne peut donc pas reprocher au Bloc de ne pas avoir, au cours des dernières années, fait des interventions sur [l’immigration]. Alors là, ils ont repris le contrôle de l’agenda.

Paul St-Pierre Plamondon, leader of the Parti Québécois

François Legault a exhorté jeudi dernier le Parti québécois à « être courageux » en demandant à son « parti frère » de faire tomber le gouvernement Trudeau en qui il n’a plus confiance pour régler les problèmes d’immigration. Même aujourd’hui, le premier ministre n’arrive pas à expliquer pourquoi le Bloc québécois ne fait pas de l’immigration une priorité dans ses négociations avec les libéraux.

« Allons au bout du raisonnement », a poursuivi M. St-Pierre Plamondon. « Ce matin, je demande officiellement au premier ministre, François Legault, d’avoir le courage de parler à son acolyte Pierre Poilievre, de lui demander clairement : allez-vous, oui ou non, nous donner les pleins pouvoirs en immigration ? » Si le chef conservateur acceptait cela, cela « change[rait] la discussion », a-t-il déclaré.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Hébergements Billie Eilish
NEXT Trudeau accuse Legault de « politiser » la question de l’immigration