« Horrible », « inacceptable », « hyper inquiétant » : les images montrant un citoyen fracasser le pare-brise du maire de Saint-Paul-de-Montminy avec une brique ont suscité l’indignation à tous les niveaux de la classe politique, mardi.
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« C’est vraiment horrible de voir des actes de violence à ce niveau contre un élu », réagit Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), en entrevue au Le Journal.
Même s’il croit à un « cas exceptionnel » qui n’est pas représentatif du quotidien des élus municipaux, force est de constater que les situations de harcèlement et d’intimidation en milieu municipal sont en augmentation, dit-il.
Capture d’écran de la page Facebook de Ludger Blais-Talbot
À un an des prochaines élections municipales, « clairement, pour moi, c’est le genre d’enjeu qui n’aide pas au recrutement dans une période où on va vouloir aller chercher plus de jeunes, plus de femmes, pour montrer comment on peut avoir du plaisir à travailler dans ce milieu-là, ce qui est le cas de la majorité des élus au Québec », soutient-il.
Mandat d’arrêt
Une vidéo de 15 secondes publiée sur les réseaux sociaux montre un individu utiliser une brique pour briser le pare-brise d’un véhicule transportant Alain Talbot, le maire de la petite municipalité de 820 habitants de Chaudière-Appalaches, qui s’en serait sorti sans blessure.
Cependant, on ne sait pas ce qui a conduit à cette attaque violente.
Un mandat d’arrêt, qui a pu être consulté Le JournalUne plainte a été déposée contre un résident de Saint-Paul-de-Montminy âgé de 40 ans pour agression armée et méfait, en lien avec l’événement survenu samedi.
Au moment d’écrire ces lignes, il n’avait toujours pas été arrêté, pour des raisons que la Sûreté du Québec n’a pas précisées.
« Cela aurait pu être encore plus tragique »
« Voilà, c’est une brique [que le suspect] « Il n’avait pas d’arme dans les mains, mais s’il y avait eu une arme, ça aurait pu être encore plus tragique », note le député fédéral de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, Bernard Généreux.
Il appelle à une mise en œuvre rapide de la loi 57, adoptée en juin par les députés de l’Assemblée nationale, qui vise à mieux protéger les élus municipaux.
« Parce qu’on ne peut pas continuer comme ça. Comment va-t-on retrouver des élus à l’avenir sachant que les citoyens peuvent se permettre de faire ce genre de choses ? Cela n’a pas de sens », s’inquiète-t-il.
Inacceptable
A l’Assemblée nationale, tous les partis ont déploré l’incident.
« C’est sûr que c’est complètement inacceptable », a réitéré la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, affirmant avoir été en communication « à plusieurs reprises » avec le maire au cours du week-end.
En revanche, « il n’y a jamais eu autant de protection pour nos élus municipaux », a-t-elle souligné, rappelant que plusieurs mesures, dont des amendes, étaient prévues dans le projet de loi 57.
« Nous ne sommes pas non plus à l’abri de la montée de la violence politique que nous constatons tout près de chez nous. [aux États-Unis]”, said Gabriel Nadeau-Dubois, parliamentary leader of Québec solidaire.
Qualifiant l’événement survenu à Saint-Paul-de-Montminy de « super inquiétant », il a tenu à souligner que les Québécois sont néanmoins « extrêmement majoritaires » […] « respectueux des hommes politiques », a-t-il déclaré.
Le maire Alain Talbot n’avait pas répondu à notre demande d’entrevue au moment de la publication.
– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon, du Bureau parlementaire et de Stéphanie Martin
Ce qu’ils ont dit
« Depuis les élections municipales de 2021, plus de 800 élus, femmes et hommes, ont quitté leur poste. Pas uniquement, mais beaucoup pour des raisons liées au climat, à la violence verbale, peut-être même, à l’occasion, à la violence physique. »
– Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec
« Nous ne sommes pas non plus à l’abri de la montée de la violence politique que nous constatons tout près de chez nous. [aux États-Unis]« Quand on voit des maires se faire jeter des briques sur leurs fenêtres, c’est super inquiétant. On dit qu’on veut attirer les gens vers la politique, surtout les jeunes, surtout les pères, les mères. Ce climat ne favorise pas l’engagement. »
– Gabriel Nadeau-Dubois, parliamentary leader of Québec solidaire
“Oui [être en politique]c’est plus dangereux que ça ne l’était. […] Nous n’aurons aucune difficulté [à recruter des candidats] « Nous ne pouvons pas affirmer que ces événements n’ont aucun impact sur la motivation des citoyens à s’impliquer dans ce qui constitue notre avenir », a-t-il ajouté.
– Paul St-Pierre Plamondon, leader of the Parti Québécois
« Ça n’a aucun sens ! […] Cela montre la situation tendue dans laquelle nous nous trouvons et le fait que nous n’avons pas beaucoup de ressources pour nous protéger.
– Claude Villeneuve, chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Québec
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