Dans le cadre du Sommet du Futur organisé par les Nations Unies à New York, les chefs d’État et de gouvernement se sont réunis pour discuter des défis mondiaux et esquisser les contours d’un nouveau multilatéralisme.
La délégation marocaine, conduite par le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est affirmée comme un acteur clé de ce processus, délivrant un message clair : l’avenir de la coopération internationale ne pourra se construire sans l’implication profonde et active des pays émergents, notamment ceux du continent africain.
Diplomatie proactive et engagement renouvelé
Le message du Maroc lors du sommet a porté sur la coopération internationale, le développement durable, la sécurité alimentaire et les questions liées à la migration et au changement climatique.
Avec sa diplomatie proactive, le Royaume a réitéré son attachement au multilatéralismeet tout en appelant à une refonte des institutions internationales pour les adapter aux réalités du 21e siècle.
Dès le début de son intervention, Aziz Akhannouch a rappelé que le Maroc, de par son positionnement stratégique en tant que porte d’entrée entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient, est à l’avant-garde des défis et des solutions pour la paix et la sécurité mondiales.
Le Royaume, souvent perçu comme un stabilisateur régional, s’est distingué par son rôle d’intermédiaire dans plusieurs dossiers sensibles, notamment en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Le Maroc a également souligné l’importance d’un dialogue Sud-Sud, un concept cher à la diplomatie marocaine.
Aziz Akhannouch a souligné que les relations entre les pays africains doivent être fondées sur la solidarité et la coopération, afin de relever les défis communs, tels que la pauvreté, les inégalités et le sous-développement. Le Maroc, en tant que moteur économique régional, ambitionne de devenir un modèle de réussite pour le continent africain en matière de développement durable.
Enjeux climatiques : une bataille décisive pour l’avenir
Sur le front de la lutte contre le changement climatique, le Maroc a une nouvelle fois marqué son empreinte. Nasser Bourita a rappelé que le Royaume, hôte de la COP22 en 2016, avait pris des engagements ambitieux en matière de transition énergétique et de réduction des émissions de carbone.
Le Maroc, avec ses projets phares comme la centrale solaire Noor à Ouarzazate, s’est imposé comme un pionnier dans le développement des énergies renouvelables en Afrique.
Au-delà de ces réalisations, le ministre des Affaires étrangères a alerté sur la nécessité de renforcer la justice climatique, soulignant que les pays les plus touchés par les effets du réchauffement climatique sont souvent les moins responsables des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Nasser Bourita a appelé à une solidarité internationale accrue et à un financement équitable des actions climatiques, afin que les pays du Sud puissent développer des infrastructures résilientes et vertes sans sacrifier leur croissance économique.
Sécurité alimentaire et migration : des défis grandissants
Le Maroc a également profité de ce sommet pour rappeler l’importance cruciale de la sécurité alimentaire, une question particulièrement sensible dans le contexte des multiples crises qui secouent le monde.
Aziz Akhannouch s’est dit préoccupé par les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales et l’impact direct de ces perturbations sur les économies africaines, qui sont souvent fortement dépendantes des importations de produits alimentaires de base.
Le Maroc, qui a été confronté cette année à une grave sécheresse qui a affecté sa production agricole, a évoqué la nécessité d’une coopération internationale accrue pour sécuriser l’approvisionnement alimentaire et renforcer la résilience des systèmes agricoles africains.
Sur la question migratoire, Nasser Bourita a une fois de plus insisté sur l’approche holistique prônée par le Royaume, qui allie sécurité, respect des droits de l’Homme et développement économique.
Le ministre a dénoncé les approches restrictives et souvent répressives adoptées par certains pays pour faire face à la migration, insistant sur le fait que le phénomène migratoire doit être abordé à sa Source, à travers le développement et la création d’opportunités dans les pays d’origine.
Le Maroc, qui a accueilli en 2018 le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, continue de plaider pour une gestion digne et humaine des flux migratoires afin de répondre aux défis croissants posés par les déplacements forcés et les crises humanitaires.
Nasser Bourita a rappelé que le Maroc, en tant que pays de transit et de destination pour de nombreux migrants, prône un partage équitable des responsabilités entre les pays d’accueil, de transit et d’origine.
Vers une refonte de la Le multilatéralisme : le message du Royaume
Le Sommet Avenir a permis au Maroc de réaffirmer son attachement à un multilatéralisme réformé. Aziz Akhannouch a insisté sur le fait que les institutions internationales, notamment l’ONU, doivent évoluer pour mieux refléter la diversité des acteurs mondiaux et répondre aux nouveaux défis mondiaux.
Le Royaume estime que le multilatéralisme actuel doit être repensé pour inclure davantage la voix des pays en développement, souvent marginalisés dans les processus de décision mondiaux. Le Maroc appelle ainsi à une réforme des mécanismes de gouvernance mondiale, notamment en matière de gestion des crises internationales, de paix, de sécurité et de développement.
Le Royaume prône un multilatéralisme inclusif, où chaque nation, quelle que soit sa taille ou sa puissance économique, peut contribuer à l’élaboration de solutions communes aux défis mondiaux. Dans son discours, Nasser Bourita a mis en avant la nécessité pour les pays du Sud de se rassembler et de faire entendre leur voix au sein des instances internationales, notamment pour parvenir à des résultats tangibles en matière de développement durable et de lutte contre la pauvreté.
Le ministre a également souligné l’importance de la coopération Nord-Sud, tout en rappelant que celle-ci ne peut réussir que si elle se fonde sur un partenariat équitable et non sur un modèle d’assistance ou de domination.
Un Maroc résolument tourné vers l’avenir
Le message du Maroc lors de ce sommet était clair : face à un monde en mutation rapide, marqué par de multiples crises, le Royaume se positionne comme un acteur incontournable du dialogue international.
Que ce soit dans la lutte contre le changement climatique, la gestion des migrations ou la sécurité alimentaire, le Maroc veut s’affirmer comme un modèle de résilience et un leader régional dans la quête d’un avenir plus durable, plus solidaire et plus équitable.
Cette vision du Royaume pour l’avenir est indissociable de son engagement en faveur de la coopération africaine. Le Maroc, en investissant massivement dans plusieurs secteurs clés en Afrique, ambitionne d’être un fer de lance du développement continental.
Aziz Akhannouch a rappelé que l’Afrique doit prendre en main son destin, en s’appuyant sur ses richesses naturelles et humaines, tout en revendiquant une place de choix dans les discussions internationales.
En somme, le Sommet du Futur a offert au Maroc une nouvelle opportunité de démontrer son leadership sur des questions cruciales pour l’avenir de l’humanité. A travers la voix de ses représentants, le Royaume a rappelé que l’avenir des nations est désormais indissociable de la coopération, de la solidarité et de l’action collective.