Pourquoi la droite genevoise tente de perdre, vote après vote

Publié le 24 septembre 2024 à 17h29 / Modifié le 24 septembre 2024 à 21h04

D’une claque, une question surgit : comment expliquer que les Genevois aient basculé à droite lors des dernières élections et rejeté ensuite les projets émanant de ces derniers ? Cette question doit tarauder la droite depuis dimanche. Le peuple a en effet rejeté la loi sur la taxation des outils de travail des entrepreneurs. Cette baisse de l’impôt sur la fortune était pourtant un objectif du programme législatif du Conseil d’Etat. A également été rejetée la réduction de la formation des enseignants du primaire. Tout comme quatre autres sujets de votations précédentes.

L’explication la plus souvent évoquée : la droite a péché par arrogance, selon plusieurs élus et commentateurs politiques. « Quelle arrogance ? rétorque la présidente du Conseil d’État, Nathalie Fontanet. Celle d’une nouvelle majorité qui fait des projets de loi dont elle sait qu’ils seront contestés par la gauche ? Un appétit, peut-être, mais pas de l’arrogance. Le Conseil d’État, lui, a déposé des projets de loi qui touchent toute la population, avec la baisse de l’impôt sur le revenu ou la gratuité des taxes sur les produits de consommation, et pas seulement les entrepreneurs. » Ce projet avait d’ailleurs fait l’objet d’un compromis en commission, à la suite d’un amendement déposé par le Centre et Libertés et justice sociale. Avant que les Verts et le PS décident de s’opposer à la poursuite du référendum facilité – qui ne nécessite que 500 signatures – lancé par Ensemble à gauche, un parti qui n’a pas d’élus au Parlement et qui y a trouvé une opportunité d’exister. Cet accommodement par rapport au projet initial ne permet donc pas de conclure à une intransigeance de la droite.