La facture de la congestion routière dépasse désormais les six milliards et pourrait même atteindre les dix milliards d’ici 2030, s’inquiète la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), au moment où tout indique que la circulation revient à ses niveaux d’avant la pandémie.
C’est ce que nous apprend un nouvel avis de l’Observatoire du Grand Montréal de l’organisme qui représente 82 municipalités, publié ce mardi. Il souligne que l’an dernier, « les coûts totaux de la congestion dans la région métropolitaine ont atteint 6,1 milliards de dollars, ce qui représente 2,1 % du PIB de la région ».
Au total, « ces coûts ont été multipliés par six en 30 ans et ont plus que doublé depuis 2008 », poursuit la CMM. « Si la tendance pré-pandémie se poursuit, la congestion dans la région métropolitaine de Montréal pourrait coûter 10 milliards $ d’ici 2030 », écrivent les experts.
L’organisme répondait à une question posée la semaine dernière par l’animatrice de Qub Radio, Isabelle Maréchal, qui avait dénoncé que le coût économique de la congestion routière n’avait pas été mis à jour depuis plusieurs années, soit en 2018.
Dès le début du mois de septembre, La presse avait rapporté que le trafic sur les routes du Grand Montréal était revenu aux niveaux d’avant la pandémie, dépassant même ce seuil symbolique dans certains secteurs. Déjà en 2023, le niveau de trafic fluctuait entre 90 % et 100 % du volume d’avant la pandémie.
Selon un rapport de la firme INRIX, cité par la CMM, la région de Montréal se classe actuellement au deuxième rang des villes canadiennes les plus congestionnées, et au 30e rang.et classement mondial, « avec une moyenne annuelle de 57 heures de temps perdu par automobiliste en 2023 ».
« Ce résultat est seulement de 4 % inférieur à celui de 2019 et de 20 % supérieur à celui de 2022 », indique-t-il également, ajoutant que la réalité est « une perte de temps importante, du stress, une augmentation de la consommation de carburant et des gaz à effet de serre qui provoquent le changement climatique, affectant la qualité de vie de la population ».
Solution : les transports en commun
Le rapport réitère également que la solution passe par le développement de systèmes de transport collectif structurants.
« Pour une réduction durable de la congestion et de ses coûts, des investissements substantiels sont nécessaires dans le développement de l’offre de transport public et l’entretien du réseau existant, afin de soutenir les efforts de planification et de développement régional », soutient l’organisation.
Les données de circulation les plus récentes du ministère des Transports datent d’avril, il est donc impossible de donner un chiffre précis sur la congestion. Cependant, nous savons qu’en mai 2024, le nombre moyen de Canadiens se rendant régulièrement au travail était de 16,5 millions par jour. Il s’agit d’une augmentation importante de 585 000 par rapport à mai 2023.
Selon les données de Statistique Canada, il s’agit d’une nette tendance à la hausse après les creux de 2020 et 2021. Sur les 16,5 millions de personnes sur la route, plus de 80 % utilisent la voiture comme moyen de transport. Et ils sont la plupart du temps seuls dans la voiture.