Les corps revalorisés de Paris 2024, par Luc Le Vaillant – Libération

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“Re/Jouissances” Chronicle

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Déclaration d'admiration pour les physiques d'athlètes classiques ou adaptés, surexposés durant la parenthèse olympique qui vient de se refermer.

J’aime les corps en mouvement, leur évidence, leur violence, leur haine des limites, des frontières et de la gravité. J’aime les corps séduisants, exagérés ou déformés, quand je me méfie des beaux esprits et des bons sentiments. J’aime les corps nus ou habillés, glorieux ou abîmés, parfaits ou recomposés. Je ne crois qu’aux corps exposés et émancipés, ces corps qui exaspèrent les divers puritanismes qui veulent les voiler, les séparer, les isoler. J’aime les corps athlétiques, leur splendeur mesquine et leur terreur salvatrice. Cet été, j’ai été gâtée. Les JO de Paris 2024 et leurs jumeaux paralympiques m’ont comblé à satiété par le spectacle de ces muscles féroces et de ces prothèses enflammées, de ces thorax crucifiés pour une seconde perdue et de ces fauteuils roulants s’entrechoquant comme dans une course de chars romains menée par des gladiateurs sous cocaïne.

Je ne vais pas vous dire que je regarde de la même façon les corps forcés de ces fous que sont les athlètes classiques et les corps reconstruits par les handisports. Mais j'éprouve la même fascination troublée pour la façon dont tous deux sculptent un destin entre excès de volonté, masochisme avéré et mise en scène de leurs avantages charnels et de leurs ambitions carnivores. Prenez Florent Manaudou et

 
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