Les constructeurs européens risquent 15 milliards d'euros d'amende, prévient le patron de Renault

Les constructeurs européens risquent 15 milliards d'euros d'amende, prévient le patron de Renault
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Le ralentissement des ventes de voitures électriques pourrait conduire les constructeurs européens à payer de lourdes amendes pour non-respect des normes d'émissions de CO2 en Europe, a prévenu le PDG du groupe Renault, Luca de Meo, sur France Inter.

Les constructeurs automobiles européens risquent 15 milliards d'euros d'amendes s'ils ne respectent pas les règles de l'UE en matière d'émissions alors que les ventes de voitures électriques ralentissent sur le continent, a averti le patron du groupe Renault, Luca de Meo, dans une interview sur France Inter samedi 7 septembre.

Des amendes ou une production réduite

Pour respecter les normes d'émissions de CO2 calculées sur la moyenne de toutes les voitures vendues sur un an, les constructeurs devront réduire leur production de « plus de 2,5 millions de véhicules » pour ne pas être pénalisés, a expliqué Luca de Meo, qui est également président du lobby des constructeurs européens, l'ACEA.

Dans le cadre de ces normes, un véhicule électrique peut en effet suppléer à quatre voitures thermiques, a résumé le directeur général du groupe Renault.

« Nous nous préparons déjà pour 2025 car nous prenons les commandes des voitures que nous livrerons. Et là, selon nos calculs, si les véhicules électriques restent au niveau actuel, l'industrie européenne pourrait devoir payer une amende de 15 milliards d'euros ou renoncer à la production de plus de 2,5 millions d'unités », a-t-il expliqué.

« Il faut nous donner une certaine flexibilité », a-t-il affirmé. « Se contenter de fixer des délais et des amendes sans pouvoir les rendre plus flexibles est très dangereux. »

En juillet, les véhicules électriques ne représentaient plus que 12,1% du marché automobile européen, avec une baisse des ventes de 10,8% sur un an.

Les projets de « Gigafactory » en danger

Le dirigeant de Renault a également souligné l'importance du marché de l'électricité pour les projets industriels européens de fabrication de batteries dans de nouvelles « gigafactories », nom donné à ces usines.

« Si les voitures électriques ne se vendent pas, ces projets auront des difficultés », a-t-il prévenu.

Pour expliquer le manque de vigueur du marché, Luca de Meo a cité les prix toujours élevés, mais aussi la lenteur de l'installation des bornes de recharge et « l'incertitude » sur les subventions à l'achat, supprimées par exemple en décembre dernier en Allemagne, entraînant une baisse drastique des ventes.

Concernant ces aides, « il nous faut de la stabilité, de la visibilité » et « une certaine cohérence », a fait valoir le patron de Renault, alors que le budget français 2025 pourrait connaître des réductions voire des suppressions de certaines aides.

Symbole de la crise que traverse l'industrie automobile européenne, sous forte pression de la concurrence chinoise : le premier constructeur européen, Volkswagen, a annoncé préparer un plan d'économies sans précédent qui pourrait conduire à des fermetures d'usines en Allemagne.

Un sort que devrait épargner Renault, ayant déjà fait des économies, assure Luca de Meo : « il y a quelques années, nous avons dû faire un régime très dur » en réduisant la capacité de production « de plus d'un million de véhicules » mais « le contexte est très, très compliqué ».

 
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