Suite aux différents scandales qui ont éclaté à l’Université de Genève ces dernières années, l’UDC a déposé un projet de loi pour défendre la «neutralité» de l’institution. Pour le parti, l’UNIGE doit être un lieu de savoir neutre, où les manifestations n’ont pas leur place.
Une partie du monde politique est exaspérée par les mobilisations étudiantes à l’Université de Genève. Depuis 2022, plusieurs événements ont défrayé la chronique.interruption de deux conférences jugé transphobe par les étudiants en 2022 et mise à l’échelle manquée de la conseillère nationale UDC Céline Amaudruz quelques mois plus tard avait déjà irrité le monde politique. L’UNIGE avait également a déposé une plainte pour la première fois contre ses propres étudiants.
Depuis la guerre de Gaza, ce sont surtout les occupations de l’Université en faveur de la Palestine qui secouent Genève. L’Alma mater avait a déposé une nouvelle plainte pour violation de propriété contre des étudiants pro-palestiniens, avant de la retirer.
Trop d’ordre du jour
Il est également nécessaire de rappeler l’actualité récente de ces dernières semaines avec l’épisode du journal jugé « pro-palestinien » et diffusé par l’organisation faîtière des associations étudiantes, la Conférence universitaire des associations d’étudiant.exs (CUAE). Cet agenda risque de coûter cher à l’organisation faîtière étudiante, car l’UNIGE menace de ne plus la reconnaître, après avoir interdit la diffusion de cet agenda. En tant qu’association reconnue et enregistrée par l’UNIGE, l’organisation étudiante bénéficie de plusieurs aides financières et logistiques, indispensables à son fonctionnement.
En réponse à ces cas, l’UDC veut interdire toute manifestation politique à l’intérieur et autour de l’Université. Le parti a déposé un projet de loi en ce sens en début de semaine. Il veut faire de l’UNIGE un lieu neutre. En mai dernier, le PLR avait réclamé la même chose via une motion. Mais l’UDC va plus loin avec son projet de loi, qui pourrait être traité lors de la prochaine session parlementaire.
Réactions de la communauté académique
En réaction à ce projet de loi, des organisations comme le CUAE oscillent entre consternation et choc. De leur point de vue, l’Université a toujours été un lieu de débat, de mobilisation politique, où le savoir n’est pas neutre.
Des groupes de défense des droits humains comme l’Association des avocats progressistes et la Ligue suisse des droits de l’homme partagent cette inquiétude. Ces organisations considèrent qu’il s’agit d’une grave atteinte à la liberté d’expression et de manifestation.
« L’université est un lieu public, un lieu où il est permis de manifester en vertu du droit genevois », a déclaré Clémence Jung, co-présidente de l’Association des avocats progressistes, au journal de 12h30 samedi. « C’est donc une atteinte à la liberté d’association, à la liberté d’expression et à la liberté de manifester », a-t-elle ajouté.
Elle souligne que ces attaques ne sont pas directement liées aux activités des étudiants, mais qu’elles s’inscrivent dans un « durcissement continu sur les questions du droit de manifester et de la liberté d’expression ». « Et violer la liberté d’expression est une violation de l’État de droit ».
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Sujet radio : Mohamed Musadak
Adaptation Web : itg