Triple meurtre à Rivière-des-Prairies | Deux survivants de la fusillade témoignent

Triple meurtre à Rivière-des-Prairies | Deux survivants de la fusillade témoignent
Triple meurtre à Rivière-des-Prairies | Deux survivants de la fusillade témoignent

« J’ai entendu des pétards, mais ce n’étaient pas des pétards » : Jean-Pierre* discutait avec ses amis près du barbecue lorsque des coups de feu ont retenti, perturbant la fête d’anniversaire organisée dans son appartement de Rivière-des-Prairies, le 2 août 2021. Il a vu son ami tomber au sol, avant de s’effondrer lui-même, les deux jambes transpercées par les projectiles.


Publié hier à 17h16

Le procès de Clifford Domerçant-Barosy, Stevenson Choute et Jonas Castor se poursuivait jeudi à Montréal. Ils sont accusés d’avoir tué Jerry Willer Jean-Baptiste (alias Mackazoe), Jefferson Syla (alias Soldier) et Molière Dantes il y a trois ans.

Il est presque 19 heures. C’est la fête au 9301 boulevard Perras, où un petit groupe d’amis célèbre les 25 ans d’un habitant du quartier. Un groupe discute dans la cour avant de l’immeuble, près d’une porte-fenêtre qui mène au sous-sol. D’autres sont à l’intérieur.

Jean-Pierre, 45 ans, discute avec les convives. Il est interrompu par plusieurs explosions. « J’ai entendu des pétards, mais ce n’étaient pas des pétards du tout », a-t-il déclaré au jury jeudi après-midi.

Il est tombé le premier, comme un sac de pommes de terre. Pendant que j’étais au sol, ça continuait.

Jean-Pierre*, lors de son témoignage

Un projectile lui traverse la jambe. Une balle se loge dans l’autre jambe, selon sa version de la soirée fatidique. « Mes jambes ont lâché. J’avais mal. » Il s’effondre sur le corps inerte de Jerry Willer Jean-Baptiste, alias Mackazoe.

Il gardera des séquelles de ces graves blessures : deux orteils amputés, difficulté à marcher, perte d’emploi à cause des blessures. Il a passé six mois en fauteuil roulant et a dû réapprendre à marcher pendant deux ans.

Blessé en attendant son ami

Kevin* a également été blessé par balle ce jour-là. Le jeune homme fumait une cigarette, assis dans l’escalier près de l’entrée de l’immeuble juste avant la fusillade. Il attendait Jefferson Syla, alias Soldier. Il devait l’accompagner à Laval, a-t-il déclaré au jury.

Il fréquentait souvent le 9301 boulevard Perras. « Parfois, je passe juste dire bonjour aux gens qui sont là. Parfois, Alex était là, il habitait à Rivière. »






Il n’a pas le temps de finir sa cigarette : les coups de feu retentissent.

Choqué, il se précipite dans l’appartement où vivent alors Jean-Pierre et Molière Dantès.

Je me suis jetée dans le sous-sol pour me cacher. J’ai trouvé mon amie par terre.

Kevin*, lors de son témoignage

Jefferson Syla est étendu sur le sol, immobile. Molière Dantès, grièvement blessé, est sur le canapé. Kevin se rend compte qu’il a lui-même reçu une balle dans le pied. Il sera hospitalisé six jours.

Les « Profit Boys » et les « 43 »

« Connaissez-vous les Profit Boys, les Zone 43, les 43, vous en avez déjà entendu parler ? » a demandé M.et Louis Bouthillier au témoin. Ce dernier est resté impassible. « Non », a simplement répondu Kevin.

« Petit Skurr, ça te dit quelque chose ? » continua le procureur de la Couronne. « Et toi non plus. »

Des témoins interrogés sur le sujet ont affirmé ne rien savoir de ces termes. Certains étaient même réticents à évoquer les surnoms des victimes.

« Mackazoe est un chanteur de hip-hop », a seulement précisé l’un des témoins.

L’un d’eux a affirmé ne pas connaître Mackazoe et un homme nommé Creedo. Il a été bref lorsque le procureur l’a interrogé sur les surnoms de certaines des victimes et sur ses liens avec elles.

La Couronne n’a pas non plus expliqué la signification des termes « Profit Boys », « Zone 43 », « 43 » et « Lil’Skurr ».

Met Claude Berlinguette-Auger et Met Louis Bouthillier représente le procureur de la République.

Met Christian Gauthier et Met Melina Le Blanc defends Stevenson Choute, Met Marc Labelle défend Clifford Domerçant-Barosy et Met Andrée-Anne Blais, Met Réginald Victorin et Met Patrick Davis défend Jonas Castor.

*Prénoms fictifs, afin de préserver l’anonymat des victimes

 
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