Samuel Gonin, principal suspect de l’enlèvement et de la disparition de la jeune Lina en France, a été difficile à traquer. Lors d’une conférence de presse hier, le procureur par intérim de Strasbourg est revenu sur son parcours et a expliqué qu’il “s’est beaucoup déplacé” et parfois avec “une certaine incohérence” pour ne pas être retrouvé.
Samuel Gonin, le principal suspect dans l’enlèvement de Lina, a dirigé «une vie d’errance« dans un véhicule volé au moment de la disparition de l’adolescente il y a un an dans le Bas-Rhin, selon le parquet qui a décrit un toxicomane »en violation totale de l’interdiction« .
Agé de 43 ans, il a été identifié comme le conducteur d’une Ford Puma volée où l’ADN de Lina a été retrouvé mais n’a jamais été retrouvé : il s’est pendu le 10 juillet à son domicile de Besançon (Doubs).
Le 23 septembre, la Ford quitte Audincourt, dans l’agglomération de Montbéliard, à 4h49 du matin, avant de se diriger vers le nord et de franchir la frontière allemande. Des images de vidéosurveillance montrent Samuel Gonin en train de voler de l’essence près de Fribourg.
Il est ensuite rentré en France et son véhicule a été filmé à 11h13 à Plaine, le village où vivait Lina. Les données de géolocalisation du véhicule l’ont ensuite placé à proximité du lieu de la disparition, à 11h20 et 11h26
Le téléphone portable de la jeune fille a cessé de fonctionner à 11h22 précises, entre son domicile au pied des Vosges et la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres.
Il se déplaçait beaucoup et parfois avec au moins une certaine incohérence apparente.
Identifiée comme véhicule suspect par les enquêteurs, la Ford a été localisée à Narbonne, où elle a été saisie par les douanes en janvier 2024 suite au refus d’obtempérer de Samuel Gonin.
Le 26 juin, cette voiture a été transférée à l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN) pour analyse. Le 24 juillet, les enquêteurs ont découvert qu’elle se trouvait précisément à l’endroit de la disparition de Lina, lors de sa disparition.
Mais il est trop tard pour entendre Samuel Gonin, qui s’est suicidé, laissant de nombreuses questions sans réponse.
Il “beaucoup déplacé et parfois avec une certaine incohérence au moins apparente“, selon Alexandre Chevrier, procureur de la République par intérim de Strasbourg. En outre, il “a tout fait pour se rendre indétectable“, a relevé le procureur : il n’utilisait pas de téléphone portable et avait pris soin de désactiver le GPS du véhicule.
Toxicomane
Le jour de la disparition de Lina, la Ford a été localisée dans la forêt d’Anould dans les Vosges, puis à Saulx en Haute-Saône et à Corancy dans la Nièvre. Des recherches y ont été menées, mais sans succès.
Les enquêteurs veulent également déterminer si Samuel Gonin «peut avoir commis d’autres actes criminels ou délinquants« .
Le propriétaire d’un restaurant a confié à L’Est Républicain qu’il avait «femmes harcelées« dans son établissement. Des habitants du quartier Près de Vaux à Besançon, où habitait Samuel Gonin, ont mentionné dans ce journal «une personne tourmentée« , un père de famille »très agréable« mais souffre de problèmes »lié à sa consommation de drogue« .
Selon un expert psychiatre qui l’a entendu le 25 juin, Samuel Gonin présentait un trouble de la personnalité de type «limite“, c’est-à-dire à la limite d’une maladie psychiatrique réellement établie, avec des symptômes dépressifs importants. Il consommait beaucoup de produits toxiques : alcool, cannabis et cocaïne et avait été hospitalisé au moins trois fois dans un service psychiatrique.
Dans des écrits retrouvés après son suicide, Samuel Gonin se confiait, sans toutefois mentionner Lina.
«J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir” a-t-il écrit. “Je n’arrive pas à me contrôler, ça va trop vite.«
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