L'ancien vice-président macroniste de l'Assemblée, Hugues Renson, a été mis en examen jeudi à Paris pour trafic d'influence, soupçonné d'avoir œuvré à des décisions politiques favorables au PSG en échange de places pour des matchs prestigieux ou d'autres récompenses du club, a appris l'AFP de Source proche du dossier.
Hugues Renson, 46 ans, député de Paris de 2017 à 2022 et actuellement secrétaire général d'EDF Hydro selon sa biographie personnelle, a été interrogé pendant plusieurs heures par un juge d'instruction financier parisien qui l'a mis en examen en fin de journée et placé sous contrôle judiciaire, selon la Source proche du dossier. Selon cette Source, Renson nie avoir commis un acte illicite. Contacté par l'AFP, son avocat, Mario Stasi, n'a pas fait de commentaire.
Dans cette enquête à plusieurs niveaux ouverte à l'été 2021, plusieurs protagonistes, anciens policiers, personnalités du club ou lobbyistes, sont soupçonnés d'avoir fourni des services mutuels en échange d'avantages du PSG ou en faveur du club. Depuis septembre 2022, un juge d'instruction se penche sur ce dossier ouvert notamment sur les délits de trafic d'influence et de corruption, et a mis en examen plusieurs personnes dont Jean-Martial Ribes, ancien directeur de la communication du club ; Malik Nait-Liman, ancien représentant des supporters du club et ancien policier au sein des services de renseignement ; des policiers et le lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane.
Des billets pour les matchs du PSG en échange de faveurs ?
Le nom de Renson, ainsi que celui d'une ancienne conseillère à la cellule sportive de l'Elysée, Charlotte Casasoprana, apparaissaient dans cette enquête lors de “l'extraction de données du téléphone portable de Ribes”, a indiqué l'IGPN dans un rapport daté de novembre 2023 consulté par l'AFP. Les deux hommes ont été entendus lors d'une audition libre en mai dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Selon ces conversations téléphoniques, le directeur de la communication du PSG aurait sollicité des interventions du député pour obtenir, entre autres, des « facilités de visas ou de naturalisations », tandis qu'Hugues Renson demandait et obtenait régulièrement des billets pour les matchs du PSG. Le nom de Renson apparaît également dans l'enquête sur des soupçons d'avantages fiscaux accordés au club parisien lors du transfert de l'attaquant brésilien Neymar en 2017, qui fait l'objet d'une procédure distincte depuis début 2024.
La justice se demande si l'ancien vice-président de l'Assemblée nationale a tenté d'obtenir des avantages fiscaux pour le PSG de la part du gouvernement lors du transfert de la superstar brésilienne au club de la capitale pour 222 millions d'euros (le plus cher de l'histoire).
Mathieu Idiart avec l'AFP Journaliste RMC Sport