En Méditerranée, les bonnes fées sous-marines des coraux

En Méditerranée, les bonnes fées sous-marines des coraux
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A la surface de l’eau, les sons ricochent. Ce jour-là, la rade de Toulon résonne des cris des marins qui se disputent la bouée, des rires des enfants sur leurs canots, des moteurs des vedettes rapides… Entre la passe de Pipady et la presqu’île de Giens, qui cache Porquerolles, la masse imposante du DixmudePorte-hélicoptères amphibie de 199 mètres de long, fait des ondulations dans l'eau. Comme un écho du bruit du monde.

Sandrine Treyvaud, avec son équipe et les participants à la formation « jardiniers de coraux », préparent leur matériel pour la plongée où ils apprendront à mesurer et enregistrer les coraux. A Toulon, le 8 juin 2024.

A quelques centaines de mètres, Poisson-moucheun pneumatique rapide, fonce sur les vagues. Direction la crique de Sainte-Marguerite. A la barre, combinaison néoprène tirée sur les jambes, et pull à capuche, la monitrice de plongée et défenseuse de la faune sous-marine Sandrine Treyvaud cris. « Il y a trop de mouvement, on va commencer par faire l'inventaire ! » Chacun vérifie son matériel, sa bouteille et son détendeur, mais aussi la balise et le stylo sous-marin, le mètre ruban, l'ordinateur de plongée. Les paroles sont étouffées par le rugissement du moteur hors-bord.

Notez l'état de conservation

Sous la surface, soudain, le silence de la mer… Par deux, entourés de bulles d’oxygène, les plongeurs descendent vers les herbiers de posidonies, longent les rochers couverts d'éponges orangées, de padines et de codiums en boule (algues). Ici, la nature semble intacte. Contrairement au pied du tombant de l'anse du Fer-à-Cheval, situé juste en contrebas d'une route, où l'on trouve des pneus et, parfois, des carcasses de voitures.

À 11 mètres, le premier Cladocora espitosa semble-t-il. Sphérique, brun verdâtre, plus discret que ses cousins ​​tropicaux. Un plongeur le mesure soigneusement pour ne pas écraser les tentacules des polypes qui attrapent le plancton en suspension. Et un autre participant examiner et noter. Dimensions : 21 centimètres sur 18 ; profondeur ; état de conservation, de « + + + » à « – – – », selon le nombre de polypes abîmés ou blanchis. On notera alors « − ». Colonie après colonie, le recensement continue. Quelques gestes pour montrer, pour orienter. Les coups de nageoires font fuir les poulpes en pleine période de reproduction. Pas les bancs de labres, qui restent impassibles.

Ici, certains coraux découverts ne sont plus anonymes. Depuis sept ans qu'elle a fondé Ocean Quest France, association de protection et de restauration, Sandrine Treyvaud en a nommé certains. « noms d’amis, d’enfants et de petits-enfants ». Il y a donc « Charlie », comme la petite-fille du président de l’ONG. Sur la pente, il y a aussi « Oli », une boule de polypes mesurant 42 centimètres sur 30. « Il va mieux, ça fait plaisir de le voir reverdir… »confie le plongeur. Il y a trois ans, en août 2022, cette colonie a subi une canicule marine. Pendant trois semaines, les eaux de surface ont atteint des températures record, jusqu'à 26 °C. Au-delà de 24 °C, les Cladocora espitosa commencer à expulser les algues qui vivent en symbiose avec eux.

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