Les deux astronautes envoyés vers la Station spatiale internationale début juin devront attendre février 2024 pour être rapatriés par SpaceX. La Nasa a reconnu, mercredi 4 septembre, l'existence de « tensions » avec les dirigeants de Boeing.
La NASA a reconnu mercredi 4 septembre l'existence de « tensions » lors de récentes réunions avec des dirigeants de Boeing sur la manière de ramener deux astronautes bloqués à bord de la Station spatiale internationale (ISS) en raison de défaillances de la capsule Starliner du géant aéronautique américain.
De huit jours à huit mois : comment deux astronautes se sont retrouvés coincés dans l'espace
L'agence spatiale américaine a cependant démenti des informations de presse selon lesquelles des cris auraient émaillé ces rencontres. La Nasa avait annoncé fin août que c'était désormais le concurrent de Boeing, SpaceX, qui serait chargé de ramener Butch Wilmore et Sunni Williams sur Terre.
Les difficultés en série rencontrées sur le Starliner ont conduit à cette lourde décision de ne pas utiliser ce vaisseau pour la mission retour. Un camouflet pour Boeing, déjà englué dans des déboires à répétition sur ses avions de ligne.
Les deux astronautes devaient passer huit jours dans l'espace, mais y resteront finalement au moins huit mois, jusqu'en février 2025 et la mission Crew-9 de SpaceX. Boeing a déclaré publiquement à plusieurs reprises qu'il était confiant dans la sécurité de son engin spatial.
« Des discussions techniques tendues »
L'absence des chefs de groupe lors des récentes conférences de presse de la NASA a alimenté les spéculations selon lesquelles il y aurait des divergences avec l'agence spatiale.
Selon le New York Post, citant des sources proches du dossier, les récentes réunions entre hauts responsables des deux camps se sont souvent terminées par des échanges de cris.
Steve Stich, directeur du programme de vols spatiaux habités de la NASA, a déclaré qu'il ne décrirait pas les réunions comme étant houleuses, mais qu'elles comprenaient des « discussions techniques tendues ». « Chaque fois que vous participez à une réunion de cette ampleur, où il y a ce genre de décision (à prendre), il y a un certain niveau de tension dans la salle », a-t-il déclaré.
Selon lui, malgré la certitude affichée par Boeing sur ses projections, l'équipe de la NASA « n'était pas à l'aise » pour procéder, « en raison de l'incertitude autour du modèle ».
Starliner devrait se détacher de l'ISS peu après 22 heures vendredi avant de commencer sa descente sans équipage et d'atterrir dans l'ouest des États-Unis samedi matin.
Il y a dix ans, la NASA commandait à Boeing et à SpaceX un nouveau vaisseau pour transporter ses astronautes vers l'ISS. Avec deux véhicules, elle ne veut pas se retrouver sans solution en cas de problème avec l'un ou l'autre. Mais l'entreprise d'Elon Musk a largement devancé Boeing et fait office depuis quatre ans de taxi spatial américain.
