un coaccusé plaide coupable du viol de Gisèle Pelicot

un coaccusé plaide coupable du viol de Gisèle Pelicot
un coaccusé plaide coupable du viol de Gisèle Pelicot

Le coaccusé reconnaît n’avoir jamais eu le consentement de Gisèle Pelicot

Lionel R. a plaidé coupable jeudi du viol de l’épouse de Dominique Pelicot. Il a demandé pardon à la victime d’avoir “fait partie de ce cauchemar”.

Publié aujourd’hui à 16h52

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Reconnaissant n’avoir jamais « eu le consentement » de Gisèle Pelicot, l’un des 51 coaccusés jugés à Avignon a plaidé coupable jeudi d’avoir violé cette femme droguée par son mari. Il a présenté ses excuses à la victime pour avoir participé à ce « cauchemar ».

Devant le tribunal correctionnel de Vaucluse, Lionel R., 44 ans, l’un des nombreux hommes recrutés depuis dix ans sur internet par Dominique Pelicot pour violer sa femme droguée aux anxiolytiques, a immédiatement confirmé avoir reconnu le viol commis le 2 décembre 2018 sur Mme Pelicot.

« Je n’ai jamais eu l’intention (de commettre un viol), mais n’ayant jamais eu le consentement de Mme Pelicot, je ne peux qu’énoncer les faits », a déclaré d’une voix claire cet homme aux cheveux courts, vêtu d’une chemise et d’un pantalon noirs.

Des excuses « ça ne changera rien »

Au milieu de son audition, qui a duré toute la matinée, ce vendeur de supermarché, père de trois enfants et marié au moment des faits, s’est tourné vers Gisèle Pelicot pour s’excuser : « Je profite de cette occasion. C’est normal que vous ne puissiez pas les entendre et je sais qu’il est trop tard. Je n’ai jamais voulu vous faire de mal et je l’ai fait. Je vous demande pardon. »

« C’est horrible de me dire que je fais partie de ce cauchemar. Ces excuses ne changeront rien, mais je voulais vous le dire quand même », a-t-il poursuivi. Présente sur le banc des parties civiles aux côtés de sa fille Caroline, Gisèle Pelicot, 71 ans, l’a écouté tout en restant impassible.

La veille, celle qui était devenue une icône après sa décision d’accepter un procès public pour que « la honte change de camp » en matière de violences sexuelles, avait pour la première fois exprimé sa colère face aux insinuations de certains avocats de la défense sur son prétendu consentement.

“Il n’y a pas de ‘viol et viol’. Un viol est un viol”, avait affirmé Me Pelicot, se disant “humiliée” par les avocats de certains coaccusés, qui soutiennent que leurs clients ne savaient pas qu’elle n’était pas consentante et pensaient qu’ils participaient au jeu d’un couple libertin.

« Il y a un problème »

En début d’après-midi, un autre homme recruté par Dominique Pelicot, Jacques C., 72 ans, a en effet nié les accusations de viol, avouant seulement des attouchements. L’ancien pompier et aujourd’hui retraité propriétaire d’une pizzeria a demandé “pardon” à Gisèle Pelicot.

Le témoignage de Lionel R., qui risque 20 ans de prison comme tous les accusés, sur l’absence de consentement, a mis à mal la théorie avancée par certains avocats de la défense.

« C’est une question de médicaments. Une fois elle en prend, une fois il (son mari, ndlr) lui en donne. Ce n’est pas très très clair, mais je suis convaincu que c’est un jeu, je ne me pose pas trop la question. Je n’ai jamais pensé qu’elle pourrait ne pas être dans le jeu, ça a été ma première grosse erreur », a-t-il expliqué.

Arrivé au domicile du couple, il est amené dans leur chambre où Mme Pelicot est allongée, inconsciente, et pratique la pénétration. « Je fais ce qu’il me dit de faire, il devient très directif. Je ne me trouve pas d’excuses. J’ai vraiment perdu pied. À un moment, elle va beaucoup bouger et il me dit de sortir et je me rends compte qu’il y a un problème. »

« Il se repent, mais un peu tard »

« Il se repent, mais c’est peut-être un peu tard », a commenté Dominique Pelicot, invité à s’exprimer après Lionel R.. Il a nié avoir eu un comportement directif lors de cette rencontre et répété qu’il n’obligeait personne à venir.

Alors que les déclarations publiques d’hommes sont relativement rares en soutien à la lutte contre les violences faites aux femmes, incarnée depuis le début du procès par Gisèle Pelicot, le chanteur Renaud a publié jeudi une story sur son compte Instagram pour « apporter [son] un support complet ainsi que [son] admiration pour Gisèle Pelicot dont la vie [le] « bouleverse ».

« J’espère de tout mon cœur que le courage d’avoir demandé des audiences publiques fera enfin bouger cette société patriarcale, et nous, les hommes, face à la violence contre les femmes et les enfants », a poursuivi la chanteuse.

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