Pour la troisième année scolaire consécutive, Cécile Kohler, détenue en Iran, ne pourra plus revoir ses élèves. Les collègues de la professeure de français ont exprimé leur « désespoir » lundi 2 septembre.
Les collègues de Cécile Kolher, professeure de français en lycée détenue depuis 850 jours en Iran avec son compagnon Jacques Paris, ont exprimé lundi leur « désespoir » face à cette troisième rentrée sans elle, et ont appelé une nouvelle fois à sa libération.
« Ce lundi 2 septembre 2024 marque la troisième année scolaire sans Cécile Kohler, écrivent ses collègues du lycée de région parisienne où elle enseignait, exprimant leur « inquiétude, tristesse et désespoir face à des conditions de détention inhumaines et extrêmement préoccupantes ».
« Cela ne s’arrêtera jamais »
Cécile Kohler et Jacques Paris ont été arrêtés en mai 2022 en Iran et accusés d’« espionnage ». Ils sont détenus à la prison d’Evin à Téhéran, et leurs familles n’ont reçu que très peu de nouvelles d’eux par téléphone surveillé par les autorités. Un troisième Français, dont le nom n’a pas été rendu public, est également détenu en Iran, pays accusé de pratiquer la « diplomatie des otages ».
« Je crains que son incarcération ne devienne banalisée, que les gens ne prennent plus conscience de la situation », s’inquiète un collègue de Cécile Kohler, Guillaume, professeur d’histoire-géographie, dans le communiqué.
« À chaque fois que je vois le compte à rebours des jours qui sont passés sur les réseaux sociaux, je suis horrifiée, ça ne s’arrêtera jamais », confie une professeure d’anglais, Aurélie.
Ils réclament leur « libération immédiate »
La famille et les collègues de Cécile Kohler et Jacques Paris réclament « leur libération immédiate et, dans l’intervalle, une amélioration significative et urgente de leurs conditions de détention ».
Le Français Louis Arnaud avait été libéré en juin dernier. Il était détenu depuis septembre 2022 en Iran, où il avait été condamné à cinq ans de prison pour propagande et atteinte à la sécurité de l’Etat iranien.
Deux autres ressortissants français, Benjamin Brière et Bernard Phelan, qui possède également la nationalité irlandaise, ont été libérés en mai 2023 pour « raisons humanitaires ». Ils étaient alors très affaiblis et diminués par une grève de la faim.
Plusieurs ressortissants étrangers, souvent dotés de la double nationalité, sont détenus en Iran. Téhéran est accusé de les utiliser comme moyen de pression dans ses relations avec les pays occidentaux, notamment pour obtenir la libération de prisonniers iraniens.
