Le parquet argentin de Mendoza a recommandé lundi le retour en France d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, visés depuis près de deux mois par une enquête pour viol aggravé. Cette mesure est toutefois soumise à la décision d’un juge lors d’une audience prévue mardi.
Il s’agit d’une nouvelle importante dans l’affaire Jegou-Auradou. Toujours mis en examen pour viol aggravé en Argentine, les deux joueurs du XV de France ont vu ce lundi le procureur de la République de Mendoza recommander leur retour en France, une mesure toutefois suspendue dans l’attente de la décision d’un juge lors d’une audience prévue mardi.
Le parquet a « autorisé la sortie d’Hugo Auradou et d’Oscar Jegou du pays pour qu’ils se rendent en France », mais leur sortie « concrète et effective » reste liée à une audience mardi, et à la décision d’un magistrat des détentions et des libertés, a indiqué à la presse Martin Ahumada, porte-parole de la justice provinciale.
Les avocats des plaignants ont demandé la récusation des procureurs et crient au scandale.
Parallèlement à cette annonce, les avocats du plaignant ont également déposé, également ce lundi, une demande de récusation des deux procureurs en charge de l’enquête pour, selon eux, « manque d’objectivité ».
Dans leur récusation, les avocats du plaignant ont énuméré une liste de griefs contre les deux procureurs, Dario Nora et Daniela Chaler, qui pour eux « jugent au lieu d’enquêter ». Semblant anticiper une autorisation de sortie du territoire imminente pour les deux joueurs, les avocats déplorent qu’ils « soient récompensés par une autorisation de retour dans leur pays (…) pour reprendre leur vie normale, alors que le plaignant subit un préjudice irréparable du fait des faits dénoncés ».
Leur argumentaire évoque notamment la tentative de suicide de la plaignante il y a dix jours et le fait qu’elle soit toujours hospitalisée à ce jour. Permettre aux joueuses de quitter l’Argentine à ce stade représenterait « un scandale institutionnel jamais vu auparavant », dénoncent les avocats.
Hugo Auradou et Oscar Jegou, deux internationaux de 21 ans, sont visés par une enquête pour viol collectif aggravé. Les faits reprochés se seraient produits dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de remporter un test-match contre l’Argentine. Les deux joueurs affirment que les relations sexuelles avec la plaignante, une Argentine de 39 ans, étaient consenties. Et ils nient toute violence, alors que l’avocat de la plaignante a évoqué « des violences terribles » infligées à leur cliente.