Sommes-nous tous devenus des « maniaques de la météo » ?

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STEFAN FREUND / PLAINPICTURE

La bruine bretonne joue parfois les invitées surprises. Maudit brouillard difficile à détecter, même par les radars les plus performants ! Et pourtant, ce n’est pas faute de s’être informé. Quotidiennement, et souvent plusieurs fois par jour, Grégory Mignard, photographe et vidéaste installé dans le Finistère, consulte les prévisions météo sur au moins trois applications. « Je croise les informations pour réaliser mon petit cocktail climatique et organiser ma journée. »

Passionné de voile et de surf, le Brestois ne peut « [se] « se contenter de la température et de la couverture nuageuse » ou compter sur la chance d’avoir « la bonne marée, la bonne taille et la bonne direction de la houle ». Mais, il l’avoue, consulter ses applications favorites, Meteoblue, Windy, Windguru, prisées des amateurs de sports nautiques, lui sert aussi d’intendant au quotidien. « Que ce soit pour faire du vélo, jardiner ou simplement éviter une bourrasque de dix minutes, j’aime avoir une vue constamment actualisée de la météo au cours de la journée. » Vecteurs de « La passion plus que l’obsession »les applications lui ont permis de découvrir des connaissances qu’il aime partager avec ses amis, et faire connaître à ses proches « un rôle de référent météo »il précise.

Connaître le taux d’humidité, la force du vent, la durée d’ensoleillement, la probabilité de pluie dans l’heure, rien de plus simple. Et de plus partagé. Prévoir le temps qu’il fera est devenu une obsession moderne. Chaque soir, plus de dix millions de téléspectateurs continuent de regarder cartes, pictogrammes et prévisions de température, avant ou après le journal de 20 heures sur TF1 et France 2. Chaque jour, sur France 3, « Météo à la carte » détaille les variations du ciel et leur impact sur nos vies. Les sites locaux se multiplient, les applications (gratuites ou payantes) pour smartphones se comptent par milliers. Bref, nous sommes devenus des collectionneurs de cumulus.

Un oracle dans votre poche

Le suivi des nuages ​​intéresse aussi bien les professionnels « météo-dépendants » (agriculteurs, organisateurs d’événements, professionnels du tourisme) que le commun des mortels : du sportif cherchant à optimiser ses performances dans les meilleures conditions au « cycliste-navetteur » mal équipé inquiet de l’arrivée imminente d’un orage, en passant par le « météo-sensible » qui déprime lors d’un printemps pourri, tout le monde a les yeux tournés vers le haut. « La dépendance à la nature changeante du ciel reste une toile de fond à nos activités ordinairesrappelle Martine Tabeaud, professeur émérite de géographie à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Mais ce sont les façons de faire et de vivre le temps qui ont changé.

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