Fleur Jong, superstar du saut et para-athlète engagée

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Fleur Jong aux Championnats du monde paralympiques d’athlétisme 2024 à Kobe, au Japon, le 20 mai 2024. TORU HANAI / GETTY IMAGES VIA AFP

Le 8 août dernier, les finalistes du concours olympique de saut en longueur féminin ont bénéficié du soutien d’un public trié sur le volet dans les tribunes du Stade de France. Fleur Jong avait fait le déplacement depuis Amsterdam, où elle réside, jusqu’à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour assister à un événement qu’elle n’aurait manqué pour rien au monde.

La raison est que la Néerlandaise de 28 ans est championne paralympique en titre de l’épreuve, dans la catégorie T64 (destinée aux athlètes souffrant d’une déficience de la partie inférieure d’une jambe, ou de l’absence d’une ou des deux jambes, sous le genou). Samedi 31 août, la jeune femme, amputée des deux jambes et équipée de prothèses, défendra sa couronne, avant de tenter un doublé avec le 100 m, le 6 septembre.

Dans son pays d’origine, Fleur Jong est une personnalité publique. Elle a été l’une des porte-drapeaux de la délégation néerlandaise aux Jeux paralympiques de Tokyo à l’été 2021. Elle a également été l’une des rares para-athlètes à partager la scène avec des athlètes valides lors d’un meeting de Diamond League, le 8 septembre 2023 à Bruxelles. Ce jour-là, la sauteuse a battu le record du monde du saut en longueur dans sa catégorie d’origine (T62), avec une marque de 6,74 mètres, terminant deuxième derrière Ivana Spanovic, championne du monde en salle 2022 et médaillée de bronze olympique à Rio 2016.

« Repousser les limites »

Fleur Jong avait elle-même contacté les promoteurs de l’événement. « Ils étaient très ouverts et serviables.elle dit à la Monde. C’était important de sauter avec ces athlètes, de montrer au public et aux organisateurs qu’il est possible, parfois, de combiner le handisport et le sport valide. A cette occasion, elle se lie d’amitié avec Ivana Spanovic et se souvient de cette phrase de Goran Obradovic, l’entraîneur de la Serbe : « C’est comme ça qu’on saute avec des prothèses ? Ce n’est pas si différent. »

Pas question pour autant de prétendre à une place aux Jeux olympiques (JO), comme a pu le faire par le passé l’Allemand Markus Rehm, triple champion paralympique de saut en longueur – une demande rejetée pour les JO de Rio. « Nous avons nos Championnats du monde paralympiques et nos Jeux paralympiques, dont je suis fier.Fleur Jong explique. Mais vous pouvez utiliser des compétitions commerciales comme la Diamond League comme plateforme médiatique. »

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Ajoutez à vos sélections

Les athlètes paralympiques sont “parallèle” Athlètes olympiques, « c’est la signification de para »elle insiste. « Ce n’est pas une question de handicap, c’est une question de repousser les limites. Les Jeux olympiques et paralympiques peuvent coexister, nous n’avons pas besoin de concourir ensemble. » Elle milite néanmoins pour une plus grande inclusion dans les championnats nationaux, où, dit-elle, « Une finale du 100 m pour les handicapés pourrait suivre une finale du 100 m pour les valides. »

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