Le rappeur Khtek. Âme sœur – Maroc Hebdo – .

Le rappeur Khtek. Âme sœur – Maroc Hebdo – .
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Houda Abouz, alias Khtek (ta sœur), a su conquérir son statut de patronne incontestée du rap marocain, son ton contestataire et son éveil politique s’étant manifestés en 2011 dans la foulée du mouvement du 20 février.

La rappeuse marocaine Houda Abouz, alias Khtek (ta sœur), est dans le game depuis quatre ans. Et déjà en 2020, soit à ses débuts sur la scène professionnelle, la BBC l’avait classée parmi les 100 femmes les plus influentes au monde. Prometteur!

Sa voix porte, ses mots bruts en darija (la langue marocaine, selon elle) déchirent de vérité et de douleur. Et son flow frappe et parfois assassine s’il ne tire pas une larme quand Khtek, lyrique, ose la tendresse. Dans ses pièces, elle n’a pas peur de dévoiler une partie d’elle-même au risque d’être jugée, scrutée à tous les niveaux et de se diviser sur les causes qu’elle défend. Des causes liées à la condition de la femme, la fière marocaine, africaine, amazighe, originaire de la petite ville de Khemisset.

Et de la condition des femmes, « Khtek » en sait quelque chose, cette féministe sûre d’elle qui évolue depuis 2016 dans la scène rap marocaine majoritairement masculine et où elle a réussi à conquérir son statut de patronne incontestée. Son ton contestataire et son éveil politique se sont manifestés en 2011, dans la foulée du mouvement du 20 février.

Par exemple, dans son morceau « Houdz », Houda propose un son très décalé par rapport à ce que proposent les artistes rap marocains. « C’est le cri d’un artiste qui souffre de troubles bipolaires et borderline. C’est un son qui parle de santé mentale, mais pas de manière bitsh en tant que victime ou personne souffrante, mais plutôt en tant que personne en état de rage à cause de plusieurs traumatismes dus à une santé mentale assez fragile”, explique Khtek interrogé par Maroc. Hebdo sur le projet qui la représente le plus.

Dans ce titre, on décèle, entre autres, l’énergie d’une voix d’adolescents malgré lui, comme Kurt Cobain (Nirvana), le spleen d’un groupe comme Alice in Chains, deux références qui ne font pas forcément partie du classique. univers artistique d’un rappeur, mais que l’artiste né en 1995 revendique comme influences parmi d’autres, notamment par exemple les rappeurs américains Notorrious BIG, Nas, Big L qui expriment cette « douleur ».

Notoriété acquise
Autre cas d’école, son clip « Ftila » (traduire mèche), visionné plus de 3,2 millions de fois. Une chanson sortie en août 2020 où « ta sœur » t’appelle fraternellement à allumer la mèche, à garder la lumière même dans tes jours les plus sombres, à ne pas céder, à continuer de te battre… On y voit une Khtek sereine, entourée de sororité, capable de se regarder dans un miroir.

Et c’est un projet dont elle est fière : « C’est une chanson qui vient du cœur et dans laquelle j’ai eu une pensée assez précise, un thème, un concept, une vision très claire de ce que j’imaginais en tant qu’artiste avec mon équipe et ce qui a pu être transmis», précise cet artiste qui a étudié le cinéma à l’université Abdelmalek Essaâdi, à Tétouan.

Le clip « Ftila » est aussi une collaboration avec la marque Burberry, « donc pour moi, c’est une victoire à tous points de vue », confie le chanteur qui vient de boucler une tournée de près de 50 concerts en deux ans et qui tente, tant bien que mal, de garder les pieds sur terre, en suivant scrupuleusement les conseils de sa mère, malgré les millions de vues et de streams que le rappeur accumule et qui en font perdre la tête à plus d’un dans le monde des réseaux sociaux et la notoriété acquise du jour au lendemain.

A ce propos, cette admiratrice de Rouicha et Najat Aâtabou, qui collabore également avec les rappeurs marocains El GrandeToto, Don Bigg et Draganov, souhaite rester en contact avec les gens du petit cocon, Khemisset, d’où elle est originaire. Elle veut rester cette jeune femme qui salue tout le monde, qui traîne dans les cafés du quartier et qui va voir les matchs de foot avec ses amis. Car, pour ce rappeur qui s’adresse principalement aux Marocains, « le rap c’est la vie, c’est le peuple, c’est la réalité des jeunes ».

Nouveaux styles
Mais ce qui a changé chez « khtek », c’est, de son propre aveu, « ma façon de voir le Maroc et de comprendre que je suis dans un pays assez complexe, dont la beauté réside dans sa riche identité et la complexité culturelle qu’on y trouve ». L’Afrique du Nord en général, le Maroc en particulier.

A ce propos, la jeune trentenaire, se doutant de la maturité qu’elle commence à acquérir avec l’âge, explique : « J’accepte davantage les différences que j’ai par rapport aux gens. Je suis de plus en plus dans un « discours » assez en harmonie, moins dans la provocation, alors que quand j’étais plus jeune, j’avais une notion assez radicale, assez éloignée de la réalité, assez provocatrice.

Côté projets futurs, cette passionnée de poésie, de littérature et de cinéma d’auteur révèle vouloir expérimenter de nouveaux styles, sortir de sa zone de confort en termes de mélodie et de chant, mais aussi revenir à ses racines d’auteur. engagé.

Ainsi sortir plusieurs singles avec des artistes marocains, redéfinir son identité visuelle et musicale et prendre une direction artistique bien définie sont parmi les lignes directrices des prochains projets que prépare cette artiste, inspirée par la liberté d’expression et qui définit son art « du rap marocain, protestation, identitaire et féministe ».

 
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