Tout ce qu’il faut savoir sur Binta Diaw, l’artiste qui transforme le corps en paysage

Tout ce qu’il faut savoir sur Binta Diaw, l’artiste qui transforme le corps en paysage
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L’artiste Binta Diaw : quand l’arte povera rencontre l’écoféminisme

Fabriqué à partir de cheveux, de terre, d’herbes marines, de corde ou encore de craie, le travaux de Binta Diaw consister en paysages poétique où le souvenir de corps stigmatisés et invisibles. Basé entre Milan et Dakar, le jeune artiste Italo-Sénégalaise, diplômée de l’Académie des beaux-arts de Brera di Milano à Milan et de l’École d’art et de design de Grenoble en France, s’est imposée ces dernières années à travers une pratique mêlant photographie, performance et installation, qui lui a valu la Pujade- Lauraine en 2022 et nominée au prix Reiffers Art Initiatives en 2023. A cette occasion, elle expose auCentre d’art des Acacias l’une de ses installations désormais emblématiques : une mangrove composée de tresses de cheveux synthétiques noirs, solidifié et reformé pour se déployer en un rhizome comme les racines d’un arbre trempant dans de petites flaques d’eau.

Un procédé qu’elle déploie également dans des salles entières : avec ces tresses, elle tisse parfois de véritables toiles au-dessus du sol, entre lesquelles elle construit de petits monticules de terre pour y placer des boutures, offrant à l’espace figé de l’exposition la perspective d’un nouveau cycle. Colonne vertébrale de sa pratique, la fusion entre corps et le nature est particulièrement illustré dans Paysage corporel, une série photographique au long cours débutée en 2019 qui présente des fragments de peau noire en gros plan, où des lignes de peinture colorée forment de nouveaux décors. Une pratique qui s’inscrit directement dans la lignée de ses aînés et compatriotes duarte pauvreégalement habitué à utiliser des matériaux naturels, élémentaires et vivants, à travers lesquels leartiste explore les questions liées àécoféminisme mais aussi des soins.

Binta Diaw à la galerie Cécile Fakhoury : sa première exposition personnelle à Paris

Intitulé “Da qui (d’ici)”, L’exposition de Binta Diaw au Galerie Cécile Fakhoury est aussi sa première exposition personnelle à Paris. L’occasion pour l’artiste de présenter de nouveaux aspects de ses recherches, notamment une série de photographies réalisé lors de performances précédentes, qui la mettaient en scène dans une forêt dans laquelle son corps semble se fondre. L’artiste actuellement en résidence au Cité Internationale des Arts à Paris présente également une nouvelle sculpture capillaire : ici, le tresses partent du plafond pour se déployer jusqu’au sol, et s’étendre comme les tentacules d’une pieuvre ou les pattes d’une araignée – ce qui n’est pas sans rappeler les célèbres sculptures de Louise Bourgeois. Au sol, l’artiste présente son film sur un téléviseur entouré d’une structure noire en forme d’igloo, référence explicite à Mario Merzfigure tutélaire de l’arte povera.

L’œuvre choisie par l’artiste : une ode photographique à la nature

Un rocher se dresse sous les arbres éclairés par le soleil. De cet écrin minéral photographié de près, on discerne tous les détails, entre la terre et les pierres, tandis que les feuilles éclairent le haut de l’image de leur vert intense. Au centre, une cascade de longs cheveux noirs tressés semble relier ces deux espaces. Ce n’est que plus tard que l’on distingue le visage de leur propriétaire, discrètement allongée sur le rocher, le visage apparemment serein. La rencontre entre le corps et la nature est ici complète.

Les mots de Binta Diaw

« Cette photo fait partie d’une série d’images performances prises à Milan en 2016. Elle est très importante pour moi car elle contient en partie la genèse de mes recherches actuelles, c’était un acte spontané de mise en relation directe de mon corps avec la nature.

Les corps sont la trace vivante de nos oppressions, de nos vécus et de nos actions. En tant que femme noire, je ressens le besoin de réfléchir à la façon dont la société occidentale, patriarcale et capitaliste a toujours « racialisé » les femmes et la nature sur le même plan.

Dans les œuvres et notamment à travers la performance, j’essaie de reconstruire et d’entretenir la continuité d’une relation indélébile entre l’être humain et la nature. Il existe aujourd’hui une forme d’artificialité qui nous divise et nous fait oublier qui nous sommes. Avec mon corps et mes mouvements, je retourne aux origines primordiales. Des origines qui sont inscrites dans notre corps, car la terre est inscrite en nous.

« Binta Diaw. Da qui (d’ici) », exposition jusqu’au 28 mars 2024 au Galerie Cécile FakhouryParis 8ème.

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