En Slovaquie, l’élection présidentielle se transforme en référendum sur la politique pro-russe de Robert Fico

En Slovaquie, l’élection présidentielle se transforme en référendum sur la politique pro-russe de Robert Fico
Descriptive text here
>>
Le candidat pro-ukrainien à la présidentielle Ivan Korcok lors des résultats préliminaires du premier tour de l’élection présidentielle, à Bratislava (Slovaquie), le 23 mars 2024. PETR DAVID JOSEK / AP

Tout est réuni en Slovaquie pour faire du second tour de l’élection présidentielle, qui doit se tenir samedi 6 avril, un véritable référendum sur la politique pro-russe du Premier ministre Robert Fico. A l’issue du premier tour organisé samedi 23 mars dans ce petit pays d’Europe centrale de 5,5 millions d’habitants, deux candidats aux visions profondément opposées sur la guerre en Ukraine sont arrivés en tête et s’affronteront dans deux semaines lors d’un scrutin qui s’annonce extrêmement proche.

Candidat de l’opposition libérale pro-européenne et favorable au soutien militaire à Kiev, le diplomate Ivan Korcok, 59 ans, est arrivé en tête avec 42,5% des voix. Il sera opposé à l’ancien Premier ministre et actuel président du Parlement, Peter Pellegrini, 48 ans, qui a obtenu 37% des voix. Allié de M. Fico au sein de la coalition, ce dernier a passé toute sa campagne à défendre la décision du gouvernement de cesser tout soutien militaire public à l’Ukraine dès son arrivée au pouvoir en octobre 2023.

«Nous avons terminé à la deuxième place, mais les résultats ont montré que la majorité des Slovaques ne veulent pas d’un président progressiste-libéral. Ils veulent un président qui n’entraînera pas la Slovaquie dans la guerre et qui parlera de paix.», a répété M. Pellegrini dans la nuit de samedi à dimanche, appelant les électeurs du candidat arrivé en troisième position, le théoricien du complot d’extrême droite pro-russe Stefan Harabin (11,7% des suffrages), à le soutenir dans le scrutin. deuxième tour. Ce dernier s’est toutefois abstenu d’appeler à voter pour lui.

Mobilisation de l’électorat urbain

Pour sa part, M. Korcok estime que « La paix ne peut pas être synonyme de capitulation » et promet, s’il est élu, de mener une coexistence houleuse en faisant tout pour résister aux excès antilibéraux du gouvernement de M. Fico, qui a récemment réussi à dissoudre le parquet spécialisé dans la lutte contre la corruption et veut désormais mettre la main sur l’audiovisuel public . En Slovaquie, le président a un rôle essentiellement honorifique et ne peut pas déterminer la politique étrangère, mais il peut bloquer des nominations ou opposer son veto à l’adoption d’un projet de loi.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Slovaquie, le Premier ministre Robert Fico veut mettre la main sur l’audiovisuel public

Ajouter à vos sélections

L’actuelle présidente libérale et pro-européenne Zuzana Caputova, qui a décidé de ne pas se représenter, a ainsi pu ralentir la réforme judiciaire adoptée rapidement par la majorité en la renvoyant pour examen à la Cour constitutionnelle. Si elle est ratifiée, cette loi aurait pour conséquence de blanchir plusieurs proches collaborateurs de M. Fico actuellement poursuivis pour corruption. En revanche, M. Pellegrini a promis de soutenir sans rien dire tous ces revers démocratiques ouvertement copiés sur la Hongrie voisine. Le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban lui a également apporté son soutien.

Il vous reste 42,36% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT circonstances tragiques qui rappellent l’affaire Lucas Tronche