Après plus de cinq mois de guerre qui a ravagé la bande de Gaza, les efforts diplomatiques s’intensifient pour parvenir à une trêve.
Alors que la situation humanitaire se détériore chaque jour, on peut noter quelques avancées diplomatiques. Les négociations pour une trêve et la libération des otages se poursuivent à Doha, au Qatar, avec des médiateurs qatariens et égyptiens.
A Ramallah, on pense à l’après-guerre
Le nouveau Premier ministre palestinien a annoncé mardi qu’il nommerait un gouvernement technocratique et créerait un fonds international spécial et indépendant pour superviser la reconstruction de la bande de Gaza.
Mohammad Mustafa a présenté les grands projets du nouveau type d’Autorité palestinienne que les États-Unis réclament, dans le cadre de leur vision d’après-guerre pour résoudre le conflit.
Mais l’Autorité palestinienne n’a aucun pouvoir dans la bande de Gaza, où le Hamas a chassé ses forces en 2007, et n’a qu’une autorité limitée dans certaines parties de la Cisjordanie occupée par Israël.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, de son côté, exclu tout retour de l’Autorité palestinienne à Gaza et son gouvernement s’oppose fermement à la création d’un Etat palestinien.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a nommé Mustafa Premier ministre la semaine dernière. L’économiste formé aux États-Unis et conseiller de longue date d’Abbas est un indépendant sans base politique.
Mort du numéro trois du Hamas
L’annonce est venue de Washington, Israël n’a pas confirmé la mort de Marwan Issa, numéro trois du mouvement islamiste palestinien. Il aurait été tué lors d’un raid israélien dans la bande de Gaza dans la nuit du 9 au 10 mars. C’est ce qu’a indiqué lundi le conseiller à la sécurité nationale de l’exécutif américain, Jake Sullivan.
Marwan Issa était également l’adjoint de Mohammed Deif, considéré comme le numéro deux du Hamas, et qui dirige les brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas. Ces combattants sont à l’origine de l’attaque du 7 octobre 2023, qui a fait plus de 1 100 morts sur le sol israélien.
Sa mort est considérée comme une victoire pour l’armée israélienne qui traque depuis le 7 octobre les dirigeants du Hamas. L’objectif de Tsahal est de mettre la main sur Yahya Sinwar, le leader du Hamas dans la bande de Gaza.
Une délégation israélienne à Washington
Depuis plusieurs semaines, les relations sont tendues entre Tel-Aviv et Washington. Il y a quelques jours, Chuck Schumer, le leader de la majorité démocrate au Sénat américain, a appelé à des élections en Israël, qualifiant Benjamin Netanyahu de «obstacle à la paix ».
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté lundi d’envoyer une équipe de responsables israéliens à Washington pour discuter d’une éventuelle opération à Rafah avec des responsables de l’administration Biden, chaque partie cherchant à «faire comprendre à l’autre partie son point de vue“, a déclaré Jake Sullivan.
Il a déclaré que les discussions auraient lieu dans les prochains jours et devraient impliquer des experts militaires, humanitaires et du renseignement.
La Maison Blanche s’est montrée sceptique quant au projet de Benjamin Netanyahu de mener une opération dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, où se sont réfugiés environ 1,5 million de Palestiniens.
Selon Jake Sullivan, Joe Biden a une nouvelle fois exhorté le Premier ministre israélien à ne pas mener d’opération à Rafah.
Il a déclaré que les responsables américains présenteraient «une approche alternative qui ciblerait des éléments clés du Hamas à Rafah et sécuriserait la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza sans opération terrestre majeure« .
Les États-Unis sont donc opposés à une invasion terrestre majeure, ce qui n’exclut pas des opérations ciblées de l’armée israélienne.
