Un agent de détention travaillant à la prison de Brénaz à Genève a été victime d’un violent détournement de voiture mardi soir à son domicile de Cranves-Sales (F), commune limitrophe d’Annemasse (F), alors qu’il revenait de son travail. La scène, filmée par une caméra de vidéosurveillance, est impressionnante : on voit la Mercedes du gardien arriver devant son portail. Cette dernière s’ouvre, laissant apparaître une grosse pierre posée devant l’entrée. Le fonctionnaire, toujours vêtu de son uniforme, descend de son véhicule pour l’enlever. Deux hommes au visage masqué apparaissent alors. L’un ceinture l’agent par derrière, le bras autour de la gorge, l’autre le pointe avec un pistolet, à quelques centimètres de son visage. La victime se débat, le combat dure une trentaine de secondes. Puis, au milieu de la cohue, un coup de feu retentit, le fonctionnaire parvient à se dégager et à s’enfuir. Ses deux agresseurs s’engouffrent dans la voiture et s’en vont en trombe.
Ce mercredi, plusieurs surveillants de prison genevois étaient inquiets. Ils se demandent si l’épisode a un lien avec leur métier ou non. L’un d’eux a notamment observé que plusieurs de ses collègues rentraient chez eux en uniforme après la fin de leur quart de travail, exactement comme la victime mardi soir. A-t-elle été repérée au préalable pour cette raison précise, était-ce le simple fait qu’elle possédait une Mercedes, ou était-ce un pur hasard ?
Pour le moment, c’est un mystère. Le parquet de Thonon-les-Bains (F) a ouvert une enquête, confirme le procureur Bruno Badré. “Les investigations, visant à identifier et interpeller les auteurs de ces actes, sont actuellement menées par la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Saint-Julien-en-Genevois.” Quant au syndicat genevois des policiers et agents de détention, l’UPCP, il n’était pas au courant de l’affaire et n’a donc pas été en mesure de commenter celle-ci.
L’Office cantonal de détention l’a déclaré via son porte-parole Laurent Forestier : « Nous exprimons toute notre solidarité et notre soutien à notre employé suite à l’agression dont il a été victime. Heureusement, il n’a pas été blessé physiquement. Il a immédiatement bénéficié du soutien de notre psychologue, soutien qui a également été proposé à ses collègues qui en avaient besoin. » Quant à un éventuel lien entre l’agression et la profession de la victime, il ne se manifeste pas. “Une enquête étant en cours, nous nous abstiendrons de tout commentaire relatif aux circonstances de cet épisode douloureux.”
