Par Laurene Fertin
Publié le 19 23 septembre à 11h32
Des milliers de femmes sont touchées par la dépression post-partum. Une étude de Santé publique France, publiée ce mardi 19 septembre 2023, s’est penchée sur le cas de 7 133 mères ayant accouché en France métropolitaine en mars 2021.
Selon les résultats de l’enquête, une femme sur six présenté les symptômes ; également accompagné d’anxiété et d’idées suicidaires.
Une profonde dépression
Il faut distinguer la dépression post-partum du baby blues qui s’estompe généralement dans les 15 jours suivant l’accouchement.
Cela frappe plus durement les femmes. «Fatigue intense, pleurs incontrôlables, difficulté à gérer le stress, irritabilité, autodérision, incapacité à apprécier son rôle de parent…», énumère sur son site Internet la Caisse d’allocations familiales, qui présente les symptômes de cette dépression profonde ressentie par des semaines, des mois. voire un an après l’accouchement.
La dépression post-partum (PPD), l’anxiété et les idées suicidaires peuvent avoir des conséquences délétères pour la mère et le nouveau-né.
L’organisme de santé publique a décidé d’estimer, pour la première fois en France, la prévalence de la dépression à deux mois du post-partum chez les femmes ayant accouché en 2021, en majorité âgées de 25 à 34 ans.
Des chiffres alarmants
Sur 7 133 femmes, les résultats de l’analyse montrent qu’une mère sur 6 en souffre.
Plus d’une personne sur quatre présente un niveau d’anxiété important. Une femme sur 20 a déclaré avoir des pensées suicidaires.
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Résultats en « accord avec les données internationales sur la santé mentale périnatale », souligne l’organisation.
Une disparité selon les régions
Les chiffres de la dépression post-partum ne sont pas les mêmes selon les territoires. Dans le nord du pays, les cas sont inférieur dans les Hauts-de-France, dans le Grand-Est et en Nouvelle-Aquitaine. Par exemple, en Bourgogne-Franche-Comté, « seulement » 11,4 % des femmes sont concernées.
En revanche, les régions Île-de-France, Centre-Val de Loire (33,9%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur sont plus largement touché.
Enfin, après l’accouchement, les femmes étaient moins touchées par l’anxiété en Normandie (21,2%) et en Nouvelle-Aquitaine et davantage en Centre-Val de Loire ou en Provence Alpes-Côte Azur.
L’absence de dépistage
Des résultats qui renforcent, selon l’étude, la nécessité d’évaluer « les manifestations psychiatriques en période postnatale » chez les femmes à travers un dépistage initial, afin qu’elles soient mieux accompagnées.
Il est essentiel d’évaluer ces symptômes précocement et régulièrement après l’accouchement.
Une disposition qui devrait être liée, selon Santé publique France, au parcours des 1 000 premiers jours (à compter de la naissance d’un enfant) proposé par le gouvernement.
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