L’Etat a présenté ce lundi 18 septembre son plan loup pour les cinq prochaines années. Il prévoit entre autres un assouplissement des autorisations et des conditions de chasse au loup. C’est ce qui a suscité des associations naturalistes qui estiment, comme France Nature Environnement, que ce plan est particulièrement déséquilibré.
Il facilite les tirs défensifs simples selon France Nature Environnement et n’est pas satisfaisant en termes de protection de l’espèce. Ce plan “énonce quelques intentions sans aucunement préciser l’engagement des moyens que l’État accorderait à cet aspect de la protection» explique Jean-David Abel, spécialiste du loup à France Nature Environnement.
Les six organisations naturalistes dont le WWF, France Nature Environnement, la Ligue de protection des oiseaux et l’Association de protection des animaux sauvages (ASPAS) ont donc décidé de quitter le groupement national du loup. Le groupement national du loup est une instance informelle présidée par le ministre de la Transition écologique qui regroupe des acteurs contestés comme des éleveurs et des associations naturalistes.
L’État estime le nombre de loups à 1 104 sur l’ensemble du territoire. Un chiffre contesté par les agriculteurs. Il sera désormais possible de tuer 209 loups sur un an soit 19% de la population estimée.
La stratégie de l’État vise à mieux équilibrer les mesures entre protection des loups et protection des activités pastorales. “Les quatre premiers plans loups ont permis d’atteindre le seuil démographique de sauvegarde de l’espèce depuis son retour naturel dans les années 1990.», écrit le préfet coordinateur du plan national loup. “Le cinquième plan d’action aura donc pour objectif principal de renforcer l’action entreprise pour l’équilibrer entre la préservation du loup et la protection des activités d’élevage et de pastoralisme. “
Les agriculteurs estiment que les mesures ne vont pas assez loin
Les agriculteurs ne sont pas plus satisfaits que les écologistes. Ils estiment que les mesures sont insuffisantes pour pouvoir travailler sereinement. L’assouplissement des conditions de tournage est une mesure qui va dans le bon sens pour Jean-Pierre Royannez, président de la Chambre d’agriculture de la Drôme. “Mais ça va trop lentement» juge-t-il. “Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de tirer sur des loups, c’est de pouvoir faire mon métier» explique un éleveur drômois. Le président de la chambre d’agriculture de la Drôme regrette que le statut juridique des chiens de garde de troupeaux n’ait pas été mieux défini. L’Etat reconnaît qu’il faut avancer sur ce sujet sans proposer de solution. Les chiens de protection du troupeau sont à l’origine de nombreux conflits avec les promeneurs et c’est l’éleveur qui est responsable des éventuelles attaques de ses chiens.
Le plan loup 2024/2029 entrera en vigueur le 1er janvier.
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